À l’appel de l’intersyndicale nationale (Solidaires, CGT, FO, CFDT, CGC), les agentEs de la direction générale des Finances publiques (DGFIP) étaient appelés à une nouvelle journée de grève et à une manifestation nationale le 28 mars. Les chiffres de grève n’ont sans doute pas été à la hauteur, mais la journée était belle et combattive.
Après le 14 et le 19 mars, les agentEs des Finances publiques étaient de nouveau appelés à faire grève le 28 mars dernier contre la destruction programmée de leur administration par les pouvoirs publics. Et le chantier de démolition est bel et bien en marche : suppressions massives d’emplois, « déconcentration de proximité » ou, plus clairement dit, délocalisation des missions, fusions-restructurations, fermetures à gogo de trésoreries locales, externalisations… sans oublier la « réforme de la fonction publique » qui permettra légalement de tout détruire aux Finances publiques et plus globalement dans tous les secteurs de la fonction publique.
Taux de grève décevants, belle manifestation nationale
Au niveau national, 15 % des agentEs étaient en grève le 28 mars. Ce chiffre est évidemment décevant au vu de l’ampleur des attaques, et surtout bien en deçà des chiffres de grève de la première journée du 14 mars, qui avoisinaient les 30 %. La stratégie de l’intersyndicale nationale d’appel à 3 journées de grève espacées n’a pas remporté de succès et ce calendrier n’a pas permis, loin s’en faut, de déclencher, construire un mouvement d’ampleur sur la durée.
Au-delà de ces chiffres, le 28 mars avait lieu également une journée de manifestation nationale à Paris. Cette dernière a rassemblé plus de 2 000 collègues, dont une partie participait à leur première manifestation. Ce sont les agentEs de Toulouse, mobilisés depuis 9 semaines, qui étaient à la tête de cette manifestation combative, dynamique et colorée. Cette manifestation nationale a montré que, sur tout le territoire, malgré de réelles difficultés, les agentEs des Finances publiques étaient mobilisés depuis de nombreux mois pour sauvegarder le service public. Et ce n’est pas terminé.
Et maintenant ?
Il ne se passe pas un jour sans que le ministre de l’Action et des Comptes publics, Darmanin, n’annonce le contenu de sa feuille de destruction. Que ce soit la fin de la déclaration des revenus, le temps de travail des fonctionnaires, l’externalisation des missions, la fermeture des services, sans oublier le passage en force (procédure accélérée) sur la réforme de la fonction publique. Dans le même temps, la Direction générale, pour mettre au pas celles et ceux qui résistent, qui combattent, décide d’utiliser l’intimidation et la provocation. Ainsi, la direction départementale du 31 a fait un référé au tribunal administratif le 20 mars dernier pour demander aux forces « de l’ordre » de débloquer les sites bloqués par les agentEs. Mais il semble que cette attitude ait surtout réussi à mettre très en colère les agentEs, qui ne sont pas près de se laisser intimider. Après le 28 mars et avant la journée de grève nationale de la fonction publique du 9 mai, les agentEs des Finances publiques se feront entendre par leurs actions et leurs mobilisations dans une période importante… celle de la déclaration de revenus.
Joséphine Simplon