Quatre forestiers de l'Office National des Forêts (ONF) viennent de se donner la mort en l'espace d'un mois. Ils sont les derniers des 24 collègues morts ainsi depuis un peu plus de 5 ans. Si chaque cas est différent et doit faire l'objet d'une enquête du Comité Hygiène et Sécurité, le nombre ne laisse pas de place au doute : le travail à l'ONF devient trop souvent une galère, et il tue parfois. Comme presque partout mais ça ne rassure pas.
Ces derniers évènements tragiques surviennent alors que le prochain contrat de plan Etat/ONF est en fin de « négociation ». Après bien des discours creux et des réunions de « concertation » du directeur général avec les syndicats, le gouvernement a fixé la continuité des réformes menées depuis 2002 et impulsées par la « gauche plurielle » : diminution sans fin des effectifs, segmentation toujours plus forte des activités, soumission à la filière Bois aval, le tout enveloppé dans un discours hypocrite « gestion durable » qui ne trompe pas des professionnels... Ce sont encore 700 suppressions de postes qui sont prévues dans les prochaines années (sur 9600), après plus d'un millier depuis 2002. Le gouvernement mène l'établissement tout droit vers une situation intenable qui préfigurera la privatisation par branches... La menace du changement de statut n'est même plus cachée.
Les surcharges de travail et la pression mercantile venue de la direction, conséquences directes de la politique menée, expliquent sans aucun doute en grande partie le « mal-être » au travail dénoncés par les syndicats. Et les suicides en sont l'expression la plus intolérables. Avoir un travail qui avait du sens était une denrée trop rare, donc trop chère pour nous, dans la vision capitaliste des gouvernements.
Après les réactions qui ne peuvent qu'être symboliques pendant cette période de congés, il s'agit de construire une réelle mobilisation déterminée dès septembre contre l'application de ce nouveau contrat de plan. C'est le remède immédiat qu'il faut adopter, quand la direction se moque encore de nous en offrant un numéro vert et des assistantes sociales supplémentaires !
Un vaste mouvement contre les suppressions de poste qui devra se lier à ceux de toute la fonction publique cet automne, pour exprimer la colère réelle des agents des services publics, et sentir notre force tous ensemble.