Publié le Mercredi 21 octobre 2020 à 10h51.

Les salariéEs de la mairie de Saint-Denis (93) en grève pour la défense de leurs droits et du service public

Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis et président de Plaine Commune, a augmenté son indemnité de 1 360 euros, touchant ainsi 10 000 euros par mois grâce au cumul de ses mandats. Aujourd’hui il remet en cause les droits des salariéEs municipaux dont une grande partie ne touche pas plus de 1 400 euros par mois.

Ce sont les ATSEM, éducatrices, éducateurs, infirmièrEs, agentEs d’accueil, animateurs, animatrices, puéricultrices, agentEs d’état civil, secrétaires, assistantes sociales, gardiennes d’école, jardinierEs, éboueurs… qui sont attaqués. Ce sont les mêmes qui sont toujours en première ligne au service de la population. À la mairie, 70 % sont des femmes. Souvent à la tête des familles monoparentales, elles jonglent entre le travail et les tâches domestiques.

Mais en pleine crise sanitaire et sociale, Hanotin est pressé de réduire les congés, d’instaurer les salaires « au mérite » en appliquant la loi dite de transformation de la fonction publique du 6 août 2019. Or cette loi permet :
– l’augmentation du temps de travail ;
– la précarisation des plus fragiles ;
– la casse de l’emploi et du service public ;
– l’affaiblissement des instances paritaires qui défendent les salariéEs.

De plus, elle a été votée contre l’avis de toutes les organisations syndicales.

Grève, blocages, rassemblements et manifestations

Sans scrupule, Hanotin veut appliquer, à Saint-Denis et à Plaine Commune, la politique de Macron qui va dégrader encore plus les conditions de travail des territoriales et territoriaux dont les missions, auprès d’une population déjà en difficulté, sont plus que jamais indispensables. Les congés et les primes compensent à peine cette situation. Le maire utilise aussi le mensonge pour essayer de monter les habitantEs contre les grévistes et les syndicalistes. À la violence sociale de la suppression des droits, il ajoute la violence de la calomnie, la violence de l’insulte, la violence de la police municipale, que le maire a décidé d’armer, et de la police nationale.  

Face à la décision du maire, les syndicats CGT, SUD, FSU et UNSA se sont lancés, depuis une quinzaine de jours, dans une mobilisation intersyndicale : grève, blocages, rassemblements et manifestations. Malheureusement, l’unité syndicale est cassée par FO qui pense pouvoir négocier seul avec le maire, chose impossible sans l’existence d’un vrai rapport de forces.

Considérée comme une lutte emblématique contre la régression sociale, par les fédérations syndicales concernées, l’action des grévistes de Saint-Denis a déjà reçu le soutien d’associations et habitantEs au niveau local, mais aussi des structures syndicales aux niveaux départemental et national. Comme par ailleurs Hanotin s’attaque aussi aux salariéEs de Plaine Commune, des mobilisations et convergences d’actions se préparent au niveau ­intercommunal et départemental.