Le 3 septembre, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, a annoncé 5 800 nouvelles suppressions d’emploi dans son ministère d’ici la fin du quinquennat. La saignée sera en particulier très vive pour la Direction générale des Finances publiques (DGFIP).
Le gouvernement Macron a bel et bien décidé de faire la peau à la DGFIP et à ses agentEs. Il est vrai que le dépeçage a commencé depuis les gouvernements précédents, mais ce pouvoir met les bouchées doubles et les projets de destruction ne cessent d’être annoncés. Entre les fermetures de la majorité des trésoreries mais aussi de nombreux services des impôts des particuliers et des entreprises, et l’externalisation de certaines missions comme le paiement des impôts chez les buralistes ou la mission topographique à l’IGN, le gouvernement enfonce le clou avec les annonces des suppressions d’emplois. Une fois encore, le service public de proximité est sacrifié.
Toujours moins
Depuis 2002, plus de 40 000 emplois ont été supprimés à la DGFIP, et cela ne semble toujours pas suffisant puisque le gouvernement veut en liquider 4 900 de plus sur les 5 800 suppressions au ministère (qui comprend la DGFIP et la Direction générale des douanes et des droits indirects, DGDDI) d’ici la fin du quinquennat. Pour Darmanin, ces nouvelles suppressions d’emplois sont normales car elles sont « la conséquence de la mise en œuvre » de « transformations d’ampleur visant à simplifier la vie des Français ». Pour être clair, selon lui la mise en place du Prélèvement à la source (PAS), la dématérialisation et la fin programmée de la taxe d’habitation permettraient ces nouvelles suppressions d’emplois. Mais ce qu’oublie de dire Darmanin, c’est que la charge de travail des agentEs des Finances publiques, malgré ces réformes, n’a jamais autant augmenté que ces dernières années. Alors que tout est mis en œuvre pour décourager les usagerEs de venir dans les centres des Finances publiques et pour les pousser à faire toutes leurs démarches sur internet, ces dernierEs tiennent toujours à vouloir rencontrer un agent expérimenté ; sans oublier le nombre de dossiers qui ne cessent d’augmenter et la fraude qui reste extrêmement élevée. Quant au PAS, cette usine à gaz, il engendre un nombre important de questions… Bref, jamais les agentEs des Finances publiques n’ont été autant sollicités que ce soit par les particuliers, les entreprises ou les collectivités…
Mobilisation générale
Malgré ce constat, ce gouvernement persiste et signe dans sa politique de suppressions massives d’emplois avec des conséquences désastreuses pour les usagerEs, qui verront un service public se dégrader un peu plus, et pour les agentEs, dont les conditions de travail ne cessent de se détériorer.
Face à cette situation, depuis juin, de nombreuses mobilisations se développent sur tout le territoire, où usagerEs et éluEs locaux sont parties prenantes pour la sauvegarde du service public de proximité. À l’appel de l’intersyndicale nationale DGFIP (Solidaires Finances publiques, CGT Finances publiques, FO DGFiP, CFDT Finances publiques et CFTC Finances publiques), les agentEs de la DGFIP sont appelés à se mettre massivement en grève à partir du lundi 16 septembre…Une mobilisation à suivre.
Joséphine Simplon