Les agentEs exclus de la prime Ségur, arrachée par la grève des « sociaux » de la Ville de Paris en 2022, sont en grève depuis le 22 septembre et occupent un restaurant solidaire depuis le 13 octobre.
Au centre d’action sociale de la Ville de Paris, il y a des agentEs qui font du social. C’est facile, c’est dans le nom. Ces agentEs maintiennent le lien avec les ParisienEs les plus précaires et les ParisienEs âgés, souvent isolés, à travers les services sociaux d’arrondissement, les CHRS (centre d’hébergement et de réinsertion sociale), les Ehpad, les clubs pour les personnes âgées, les aides à domicile, les restaurants Émeraude pour les personnes âgées et les restaurants solidaires pour les grands exclus.
1 500 agents n’ont pas eu la prime mensuelle de 189 euros
Après cinq jours de grève entre décembre 2020 et mai 2022, nous avons obtenu l’élargissement du de la prime Ségur aux « sociaux » (189 euros d’abord pour les hospitaliers, puis pour les Ehpad et enfin pour les « sociaux ») et son versement par le CASVP aux agentEs cités dans le décret ainsi qu’à celles et ceux qui travaillent directement avec eux (secrétaires médico-sociales, agentEs des CHRS). Les trois quarts des agentEs du CASVP perçoivent désormais cette prime.
Toutefois, un quart, soit 1 500 agentEs environ, en restent exclus. Exclus parce que pas reconnus dans leur mission sociale. Un agentE d’accès aux droits (comme le cuisinier d’un restaurant solidaire) fait autant de social qu’une assistante sociale. Et ces agentEs sont aussi ceux qui ont les plus bas salaires du CASVP (adjointEs administratifs, cuisinierEs, « agentEs sociaux », etc.).
Les exclus du Ségur, en grève reconductible
Face à cette injustice et à l’inflation dévorante, les exclus du Ségur ont décidé de se rebeller. Depuis le 22 septembre 2022, ils sont en grève reconductible ou sous forme de débrayage selon les services. Ils prouvent que sans eux la « solidarité » mise en œuvre par le CASVP est difficile à réaliser (services administratifs fermés, restaurants Émeraude et solidaires fermés).
Les négociations tardent à être organisées par Anne Hidalgo, présidente du CASVP, et son adjoint au personnel. Ce dernier a accusé la CGT CASVP de « mauvaise foi », prétextant que les grévistes se trompent d’ennemi et qu’il faut se battre contre le gouvernement. Bien entendu le gouvernement est dénoncé, mais le CASVP a les moyens financiers et politiques de réparer cette injustice et de faire en sorte que les agentEs exclus par le décret gouvernemental perçoivent ces 189 euros !
Occupation en attente de négociations
Alors, jeudi 13 octobre, les grévistes ont fait monter la pression d’un cran en occupant le restaurant solidaire et Émeraude Pali Kao, qui joue également le rôle de cuisine centrale pour une dizaine de restaurants du CASVP. Anne Hidalgo dénonce l’absence de négociations chez Total, nous dénonçons l’absence de négociations à la Ville de Paris. En refusant de négocier, elle condamne ses agentEs à la précarité et les services indispensables à la solidarité parisienne à ne pas fonctionner.
Toute notre solidarité va aux grévistes, et nous espérons que cette grève s’étendra pour que tous les exclus du Ségur puissent avoir la reconnaissance financière du travail qu’ils effectuent !