Publié le Jeudi 13 octobre 2011 à 22h31.

11 octobre : une petite marche

Comme cela était prévisible, le bilan de la journée nationale d’action intersyndicale est très mitigé. La toile de fond reste la défaite essuyée lors de la mobilisation sur les retraites de 2010. Et, pour appuyer le trait, le refus de l’intersyndicale, même en format réduit (CGT, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires) d’appeler à la grève tout en n’affirmant pas clairement l’illégitimité de la dette ne donnait pas d’armes aux équipes militantes souhaitant s’engager franchement dans la mobilisation. D’autant plus handicapant que ceux qui pensent que la dette est illégitime sont nombreux, la voie pour imposer autre chose qu’une austérité et des sacrifices bien mal partagés reste obscure.

Cela n’a pas empêché un certain nombre de structures CGT, FSU et Solidaire nationalement d’appeler à la grève pour permettre une participation plus massive aux manifestations. Certes les formules étaient parfois plus qu’ambiguës, « mobilisons-nous par la grève et la manifestation », et l’unité rarement au rendez-vous. Malgré tout, des grèves significatives dans certains secteurs des transports ou dans quelques secteurs de l’Éducation nationale. 200 manifestations étaient prévues dans toute la France mais avec le petit nombre d’appels à la grève, la participation se limitait souvent aux équipes militantes. Avec quelques centaines de milliers de manifestants dans toute la France, quelques dizaines de mille à Paris et Marseille, quelques milliers à Lille, Lyon, Toulouse, et des petits cortèges dans de nombreuses villes dans les régions, on est loin du compte pour imposer une autre politique au gouvernement Sarkozy-Fillon. La CGT fournit partout le plus gros des effectifs avec des cortèges CFDT et FSU peu fournis, et un cortège de Solidaires qui compense par un dynamisme souvent absent ailleurs. Dans le cortège CGT, des contrastes à Paris entre le 93 ou le 91 nombreux et combatifs et d’autres départements ou fédérations plus disséminés et moins actifs. Enfin pour rehausser l’ensemble, plusieurs centaines de lycéenNEs dynamiques tout comme les sans-papiers. Sur le parcours parisien, le point fixe du NPA proposait une vente de produits Fralib/Éléphant en solidarité avec les grévistes du site Unilever de Gémenos.

Au total, une mobilisation insuffisante mais qui illustre bien que des résistances existent. Dans le secteur privé, les Fralib, les Fondeurs du Poitou, ceux de Still, de Goodyear, de Sovab ne lâchent rien. D’autres restent l’arme au pied à Florange, la raffinerie de l’étang de Berre ou chez PSA. 

Le 27 septembre, les grèves et les manifestations ont été importantes dans l’Éducation nationale et le 6 octobre, les retraités ont largement fait entendre leur voix pendant que plusieurs centaines de lycéens ont manifesté contre la véritable entreprise de destruction du système scolaire tout comme les chômeurs pour défendre leurs droits le 8 octobre. Développer, faire converger sont plus que jamais les défis à l’ordre du jour.

Robert Pelletier