Mardi 20 décembre, la directrice de cabinet du ministre de la Culture, Mitterrand, rendait publique la décision d’abandonner toutes les procédures disciplinaires engagées contre les trois militantEs syndicaux des Archives nationales – Éliane Carouge, CFDT, Béatrice Hérold, CFTC, Wladimir Susanj, CGT – accusés, quel crime, d’avoir organisé la lutte des personnels des Archives nationales contre le projet réactionnaire de Sarkozy d’y implanter sa Maison de l’histoire de France (MHF).
L’abandon des sanctions disciplinaires, le retrait de toutes les pièces liées à la procédure dans les dossiers administratifs, sont définitivement des victoires à mettre au profit de la lutte unitaire et déterminée menée contre la répression antisyndicale. Car c’est bien le rapport de forces engagé dès la fin septembre qui a poussé Mitterrand à reculer. Rien d’autre.
C’est devant les 3 500 signatures recueillies en défense des trois militantEs des Archives ; l’action intersyndicale unanime et l’intervention des personnels ; le soutien de toutes les organisations politiques de gauche (NPA, PS, EÉ/LV, FdG, PCF, PG, LO) ; du monde associatif (notamment la Ligue des droits de l’homme et l’APHG) ; de personnalités politiques comme notre camarade Philippe Poutou ainsi qu’Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon et Nathalie Arthaud ; d’historiens comme Arlette Farge, Roger Chartier et Nicolas Offenstadt, que le ministre Mitterrand a dû céder.
En vérité, le ministre sort considérablement affaibli de cette bataille. Son recul ne prouve pas sa magnanimité mais illustre plutôt la courte vue et l’affolement qui l’animent, conséquences directes de son incapacité notoire à normaliser les personnels des Archives et leurs syndicats. C’est aussi de sa part un lâchage en règle de ses principaux cadres au premier rang desquels se trouve la directrice des Archives nationales.
Tant que tout n’est pas acquis, rien n’est acquis ! Et notre objectif prioritaire reste bien entendu l’abandon de la MHF par Sarkozy.
Force est de constater qu’une nouvelle phase de la lutte contre la MHF s’ouvre en ce début d’année 2012 avec la nomination à la tête de cette funeste institution d’une nouvelle présidente, Maryvonne de Saint Pulgent (qui a succédé le 1er janvier à Jean-François Hébert sans doute remercié pour son manque de résultats et plus de
7 millions d’euros déjà investis en perte) mais aussi avec la prochaine remise au ministre Mitterrand du pseudo-projet scientifique définitif de la MHF (la première version était réactionnaire sur toute la ligne car prônant les pires « valeurs » de la France nationaliste, pro-coloniale, raciste et xénophobe). Enfin, la proximité de l’élection présidentielle, environ 100 jours du premier tour, n’est pas propice à Sarkozy pour faire mousser sa quête identitaire et mémorielle particulièrement inquiétante et dangereuse.
Pour toutes ces raisons, et forts de l’abandon des sanctions contre les trois des Archives nationales, nous continuons avec acharnement ce combat avec celles et ceux qui veulent défendre les Archives nationales et mettre la politique national-chauvine, réductrice et nauséabonde de Sarkozy en échec.
Wladimir Susanj (comité NPA Paris centre)