C’est après de vifs débats sur l’orientation menée depuis deux ans, que s’est tenu il y a quelques jours le congrès de la CGT des Bouches-du-Rhône.
Le « document de réflexion », un peu fourre-tout et vague, pointait de réels problèmes, mais les propositions restaient floues. Durant 3 jours, peu de vrais « débats », mais de nombreuses interventions très combatives appelant à dépasser les clivages. La démarche engagée depuis deux ans, basée essentiellement sur la convergence des luttes et l’ouverture aux forces syndicales, politiques et associatives « progressistes » (FSU, Solidaires, FdG, NPA, Rouge Vifs...) a été plébiscitée.
Au côté des habituelles interventions « moi, dans ma boîte », les attaques Medef-PS et la récente condamnation des Goodyear semblent avoir agi comme un électrochoc : refus du « dialogue social » et des journées d’action saute-mouton ; pour un véritable Tous ensemble et le refus des luttes éparpillées ; recherche de nouvelles formes d’action en plus des manifs ; pour une mobilisation interprofessionnelle contre la loi santé ; condamnation de l’état d’urgence, avec le reproche fait à la direction de le dénoncer sans participer aux actions contre celui-ci ; condamnation de la politique guerrière du gouvernement qui entretient la montée de Daesh ; appel à renforcer VISA dans le combat contre le FN, etc.
« Le Medef en a rêvé, Hollande l’a fait »
La conviction que la lutte paie a été illustrée par Olivier (ex-Fralib) rappelant la lutte de 1 336 jours contre Unilever, leur victoire et la création de SCOP-TI. Un nouveau combat commence : produire sans exploiter et sans rémunérer les actionnaires ! Christian de Sodexo a retracé de façon émouvante leur lutte victorieuse contre le licenciement de 11 chauffeurs pour fait de grève.
Par conviction, ou sous l’effet de ces interventions, Martinez est intervenu sur la nécessité du débat interne, la critique du gouvernement (« Le Medef en a rêvé, Hollande l’a fait »), la nécessité de combattre l’imposture sociale du FN, la claire condamnation de l’état d’urgence et l’objectif réaffirmé de transformation sociale.
Le discours du nouveau secrétaire, Olivier Mateu, ne pouvait que répondre à ce que les délégués ont exprimé durant 3 jours : « Nous ne laisserons pas emprisonner les Goodyear ni aucun autre travailleur. (...) Notre ambition est d’améliorer les conditions de travail en participant à la construction de la transformation sociale. (…) Les idées les plus réactionnaires nourrissent le fatalisme, les haines et les peurs et conduisent au rejet de l’autre, à la division. (...) Il nous faut mener la bataille idéologique contre le FN sans la déconnecter de notre combat contre le capitalisme ».
Ce congrès aura été fidèle à la réputation d’une UD 13 combative et parfois critique vis-à-vis de la confédération. Aux syndicalistes « lutte de classe » de faire monter cette aspiration à la lutte, de faire en sorte que la nouvelle direction confirme les engagements pris et traduise en actes concrets ce sentiment profond, l’envie d’en découdre avec l’ennemi de classe.
Correspondant