L'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) vient de sortir une étude sur les revenus et le patrimoine des ménages en 2010, dressant ainsi les effets de la crise. Édifiant…Les résultats sont sans appel : « au sein de l’ensemble de la population, les personnes les plus modestes sont particulièrement touchées depuis la crise. À l’inverse, le niveau de vie au-dessus duquel se situent les 5% de personnes les mieux loties repart à la hausse, après avoir stagné en 2009 ». Bref, la pauvreté s'installe durablement et les inégalités se creusent.Le niveau de vie médian s'élève à 1610 euros par mois, il est en baisse de 0,5 % par rapport à 2009 et cette baisse touche en priorité les ménages les plus pauvres. En effet, les 10 % des ménages les plus pauvres ont un niveau de vie inférieur à 10 430 euros annuel… et dans le même temps, le niveau de vie des ménages les plus riches a progressé en 2010. Selon l'étude de l'INSEE, « les 10 % les plus aisées disposent d'au moins 36 270 euros annuel, soit 3,5 fois plus que les plus pauvres ».
Photographie de l'inégalitéDe plus, l'étude démontre que la pauvreté est également en progression chez les retraitéEs les plus âgés (11 %), les privéEs d'emplois (16 %), les jeunes de moins de 18 ans (2,7 millions d’enfants vivent désormais dans des familles pauvres en 2010). La pauvreté touche en particulier les femmes.Même si l'endettement des ménages français reste l'un des moins élevés d'Europe, l'étude démontre également que l'endettement est en progression, en particulier pour boucler les fins de mois. Cette photographie de 2010 et les tendances qu’elle dessine ont dû se poursuivre et s’approfondir au cours des deux années suivantes au vu des politiques d'austérité menée. Une fois de plus, cela montre l'urgence de mener une tout autre politique qui servirait les intérêts du plus grand nombre et non ceux d'une minorité aisée, une politique pour répartir réellement les richesses.Sandra Demarcq