L’Organisation internationale du travail (OIT) vient de publier une vaste étude sur les conditions de travail en Europe et dans une dizaine de pays dont, notamment, les États-Unis, la Turquie, la Chine et une partie de l’Amérique latine. L’enquête donne des informations sur 1,2 milliard de travailleurEs.
Au niveau mondial, cette étude fait apparaitre que de nombreux travailleurEs sont exposés à des contraintes mettant en péril leur santé. Plus de la moitié des travailleurEs sont ainsi tenus d’exécuter des mouvements répétitifs. Entre un cinquième et un tiers sont exposés à des niveaux élevés de bruit. Aux États-Unis, dans l’Union européenne et en Turquie, des rythmes de travail intensifs concernent une proportion importante des travailleurEs. Phénomène notable : au-delà des disparités entre continents et pays, partout dans le monde, les femmes travaillent plus que les hommes et gagnent moins.
L’Union européenne est une zone où les exigences en matière de conditions de travail sont relativement élevées par rapport au reste du monde. Mais le rapport souligne que l’expansion des services et le recul de la part de l’industrie n’entraînent pas la disparition des conditions de travail physiquement pénibles et, par ailleurs, des bas salaires.
Autre point significatif, cette enquête confirme que, parmi les pays à niveau de développement équivalent, les conditions de travail en France sont parmi les plus dangereuses pour la santé des travailleurEs. Ainsi, parmi les 28 membres de l’UE, la France arrive en 25e position (devant la Grèce, Chypre et la Roumanie) pour les contraintes liées aux postures de travail. Pour l’environnement de travail, la France est également 25e devant l’État espagnol, la Grèce et la Roumanie. Enfin, pour ce qui concerne les risques liés aux agents chimiques et biologiques, seule la Roumanie fait pire ! À méditer à un moment où patronat et gouvernement s’attaquent frontalement aux dispositifs (déjà insuffisants) relatifs à la santé au travail : CHSCT, médecine du travail, inspection du travail…
HW