Publié le Lundi 23 novembre 2020 à 09h55.

La pauvreté explose à Bordeaux et en Gironde

Comme dans le reste de la France, le confinement a aggravé une pauvreté déjà à la hausse. Le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire du Secours Populaire a augmenté depuis le début du confinement d’environ 40% et de 20 % pour la Banque alimentaire.

En janvier 2019, Rue 89 Bordeaux rapportait que, selon l’INSEE, le taux de pauvreté à Bordeaux avait augmenté de 16,5% à 17,2% en 5 ans avec 42950 personnes gagnant moins de 1015 € par mois, dont 30% de moins de 30 ans.  18 000 personnes étaient aidées par le Secours Populaire. Ce taux, très fort dans les quartiers prioritaires de la ville (39,8%) était plus faible dans la Métropole (15,3%) mais avec de très fortes disparités : de 5% à Saint Aubin du Médoc à 29,3% à Lormont. C’était encore plus flagrant dans le Département avec des taux de pauvreté de 23,4% à Lesparre ou de 33,8 à Castillon.

Avec le confinement, de nouveaux foyers ont commencé à fréquenter les associations caritatives distribuant des colis alimentaires. Au Secours Populaire, en octobre 2019, il y avait 1600 personnes par mois. Durant le confinement, elles étaient 2400 dont 40% de nouveaux : saisonniers, CDD ayant perdu leur boulot et ne pouvant en trouver d’autre, autoentrepreneurs, artisans. Le nombre d’étudiants a été multiplié par 5 ou 6, de 100 à 150 ils sont passés 600 ou 700. Les allocataires du RSA ont, quant à eux, augmenté de 6,44% par rapport à 2019 pour atteindre 42800 personnes et avec une prévision de + 10% en décembre.

Localement comme nationalement, les associations dépendent des subventions de l’Union Européenne. Elle a voté dans son budget 2021 une aide de 870 millions pour un public en très forte augmentation, le gouvernement a, lui, décidé de baisser de 11% l’enveloppe contre la faim, son crédit passant de 72 à 64 millions en 2021. A comparer avec les 100 milliards d’aides aux entreprises du dernier budget après le plan de relance ne prévoyant que 0,8% pour les plus démunis.