Publié le Jeudi 7 avril 2016 à 13h28.

Martinique : un millier dans la rue contre les « elkhomeries »

« la plus grande mobilisation depuis des années », dixit un journaliste de la télévision d'État. De fait police, organisateurs et journalistes donnent des chiffres voisins qui tournent autour du millier de manifestantEs dans la rue de 31 mars contre les projets gouvernementaux.

 

Ceux-ci sont remaniés... mais inchangés sur l'essentiel : la mise en place d'une procédure implacable pour imposer entreprise par entreprise toutes sortes de régressions sociales. La surprise des commentateurs vient du caractère assez vicieux de l'attaque gouvernement/Medef. Les réunions peu massives de la CDMT et de la CGTM pouvaient faire craindre une faible mobilisation. Ce ne fut heureusement pas le cas.

L'élargissement de la mobilisation dépend maintenant de facteurs faciles à identifier. D abord l'approfondissement du travail des trois principaux syndicats engagés dans l action : la CGTM, nettement le plus gros cortège dans la rue (malgré le pessimisme des dirigeants lors de leur meeting d'avant la grève et grâce à la forte présence du secteur des municipaux), la CDMT et FO, ainsi qu'un cortège symbolique du SNUipp.

Ensuite l'entrée dans l'action des organisations restées passives (CGTM-FSM, USAM, CSTM, UGTM, UNSA). L'abstention de ces syndicats s'explique de façons diverses, allant de la difficulté à mobiliser aux réflexes nationalistes réticents à participer à une mobilisation décidée en France, en passant par le manque d'accord interne en ce qui concerne l UNSA...

Enfin la capacité de renouer avec la volonté unitaire plutôt refroidie dans les dernières années. C'est d'ailleurs ce dernier point qui explique le contraste entre une certaine combativité dans les luttes sectorielles et la faiblesse des luttes globales sur les thèmes généraux pourtant si évidents.

Le gouvernement va-t-il réussir à relancer contre lui ces luttes du fait de son entêtement procapitaliste ? Les jours qui viennent le diront.

Correspondant