Publié le Lundi 31 mai 2021 à 10h53.

Mobilisation contre l’augmentation du temps de travail à la Ville de Paris

Depuis plusieurs mois, les agents de la Ville de Paris se mobilisent contre une des conséquences de lapplication de la loi Fonction publique de 2019 : laugmentation du temps de travail. Cette mobilisation est portée par une intersyndicale large.

La semaine du 17 au 21 mai était une semaine d’action appelée par l’intersyndicale large existant à la Ville pour dire « Pas une minute de plus ». Cette semaine a vu différentes actions se mettre en place : des « piquets de grève » devant des Ephad, au parc des Buttes-Chaumont, devant les catacombes, des assemblées dans certains secteurs (bois de Vincennes, petite enfance, mairies,…). Un « temps fort » a été la manifestation du jeudi avec un millier de collègues qui ont défilé depuis la mairie du 11e (Anne Hidalgo y est élue) vers l'Hôtel de Ville.

La mobilisation s’est donc construite grâce aux appels de l’intersyndicale mais aussi par une activité à la base facilitée par ces appels unitaires qui permettent un peu de dépasser la fragmentation de notre camp.

La mobilisation continue et sancre dans la durée

Suite au succès de cette manifestation, la mobilisation continue avec un appel à des manifs tous les jeudis par l’intersyndicale. La manifestation du jeudi 27 mai a ainsi permis de maintenir la pression sur la mairie. La CGT du nettoiement (éboueurs et égoutiers) se lance dans des actions dans son coin, avec par exemple l’occupation de l’Hôtel de Ville mardi 25 mai dernier.

La Ville avait déjà commence à reculer lors d'une audience précédant la grève mardi 18 : une réduction du temps de travail hebdomadaire de 30 min (équivalent à trois jours sur l'année) en reconnaissance de la pénibilité du travail à Paris (pollution, temps de transport, etc.). Cette « sujétion » est donc proposée par la Ville, reprenant la proposition de l'intersyndicale faite depuis plus d'un an et demi et dont la mairie disait que c'était impossible à mettre en place. Ce recul est  la preuve que le mouvement se construit, que cela paie et qu’il est possible de mettre en échec l’augmentation du temps de travail.

Perspectives et obstacles

La perspective d’une victoire est ouverte grâce aux premiers reculs de la Ville. Une augmentation des « sujétions » (donc une baisse du temps de travail hebdomadaire) permettait de compenser la perte de jours de congés. Il faut contraindre la Ville à le faire.

Cela nécessite un rapport de forces plus important. Cela ne passera que par la construction et le renforcement de la mobilisation dans les secteurs, localement, pour permettre à touTEs les collègues de participer, s’emparer de la mobilisation. Notamment par des assemblées, pour discuter comment agir. Et les jeudis de manifestations seront un point d’appui (mais ne pourront suffire à faire reculer la mairie si elles ne sont pas de plus en plus massives).

La participation de plus grand nombre de collègues dans la construction de la mobilisation par le biais des assemblées dans tous les secteurs, sont aussi indispensables pour éviter la volonté de certains secteurs comme les CGT des éboueurs d’aller négocier pour eux-mêmes, mais aussi pour élargir la participation des collègues qui ne se reconnaissent pas toujours dans les syndicats.

Encourager les mobilisations dans la fonction publique territoriale

Dans de nombreuses villes de France la fonction publique territoriale est impactée de la même manière. Avec la fin du confinement, encourager ces luttes est aussi un moyen de prolonger la nécessaire défense du service public, qui reste indispensable en temps de crise comme on l’a vu avec le covid.

Cette mobilisation, au-delà du temps de travail, peut aussi être un véritable exemple sur la question de l’emploi. Une bagarre pour la baisse du temps de travail et des embauches, donc pour le le partage de l’emploi, contre la précarité.