Illégitime dans la population, confronté à de gigantesques manifestations, le gouvernement déchaîne la violence policière comme seule réponse.
Jeudi 23 mars, lors d’une manifestation de 26 000 personnes — la plus grosse sur la ville contre les 64 ans — plus d’un millier de personnes ont essayé de bifurquer vers le centre-ville de Rouen, bloquées par un déluge de grenades lacrymogènes. Barricades, feux de poubelles, jets de pierres.
Mais il est à noter qu’aucune vitrine ou magasin n’ont été brûlés ou cassés sur le lieu de l’affrontement. Jeunes, pompiers, infirmières, enseignantEs, raffineurEs… Ceux qui avaient choisi d’aller au contact de la police sont restés plus d’une heure sans reculer, sous les lacrymos et les grenades. On a même vu la député LFI Alma Dufour interviewée sous les lacrymogènes.
Jusqu’à une charge très violente et une avalanche de grenades, qui ont envoyé à l’hosto plusieurs personnes et quelques minutes plus tard arraché le pouce d’une femme de 51 ans, accompagnante d’élèves en situation de handicap au collègue Jean-Lecanuet, syndiquée à la CGT. Selon les témoignages, Doris était loin des affrontements et n’a pas cherché à ramasser la grenade, probablement une MP7 — qui explose pour envoyer sept palets de lacrymogènes — déjà tristement célèbre pour avoir mutilé. Depuis, les collègues de Doris ont organisé la grève dans son collège, des piquets de grève sont prévus rive-gauche devant les établissements scolaires le 28 mars, pour faire toute la lumière et dire non à l’État policier.