Si, lors de son 51e congrès, la direction de la confédération CGT a pu afficher un positionnement permettant aux équipes engagées dans la mobilisation de se sentir soutenues dans leur combat, il n’aura pas fallu de longs mois pour que les aspects les plus bureaucratiques et sectaires refassent surface...
Déjà, lors de ce congrès, la modification des statuts de la CGT Martinique et de la CGT Guadeloupe avaient attiré l’attention sur la volonté de la direction confédérale de redéfinir son périmètre, de façon à, dans le cadre de la loi sur la représentativité, élargir son champ électoral. Une opération qui impose de revenir sur l’engagement indépendantiste de ces syndicats. Les fédérations du privé de la CGTG, moins inscrites dans le cadre CGT « France » que celles du public, ont d’ailleurs préféré rester CGT « G ».
Cette même logique électoraliste a conduit la CGT, au côté de la CFDT, FO et consorts, à s’attaquer à la représentativité du syndicat corse, le STC, et au syndicat basque LAB. C’est non seulement devant la justice de la bourgeoisie que ces procédures ont été engagées mais les arguments sont scandaleux. Pour les confédérations, LAB et le STC ne respecteraient pas les valeurs républicaines en militant pour l’indépendance et en poursuivant des « objectifs politiques »... Et en s’opposant aux nouvelles grandes régions !
Dénonciations et recours
L’électoralisme imbécile et l’imprégnation par le paritarisme engluant poussent ainsi la CGT à combattre des syndicats qui, souvent, se sont montrés combatifs, notamment au Pays basque contre la loi travail.
Déjà la grogne monte, notamment au Pays basque où de nombreux syndicats d’entreprise et d’unions locales CGT ont dénoncé cette agression. Une réunion s’est tenue mardi 30 août à la Bourse du travail de Bayonne, et une rencontre avec une délégation de la confédération CGT est prévue ce vendredi 2 septembre.
Les prises de position dénonciatrices de l’attitude des directions confédérales doivent se multiplier notamment dans le cadre du recours engagé par LAB et le STC devant la Cour de cassation. À suivre.
Robert Pelletier