Suite à un arrêté du conseil municipal pris le 3 décembre dernier, l’union jack ne flotte plus quotidiennement sur la mairie de Belfast. Cette décision a mis le feu aux poudres dans les milieux les plus extrémistes du camp loyaliste.La province connaît depuis des affrontements de rue comme il ne s’en était plus produit depuis la signature de 1998. Renouant avec leurs bonne vieilles méthodes, les unionistes multiplient les agressions aux frontières des quartiers républicains, s’en prenant à la population. Le prétexte invoqué serait que ce retrait du drapeau colonialiste anglais symboliserait une attaque aux « droits de l’homme », c’est-à-dire de leurs privilèges, la préférence communautaire pour trouver un travail par exemple…Loyalisme réactionnaireLe loyalisme est l’expression de la dégénérescence d’une communauté, et de sa classe ouvrière, manipulés par l’impérialisme pour maintenir sa domination. Les seules grèves et mouvements impulsés par les unionistes ont toujours été de nature réactionnaire. Ainsi, dans les années 30, il fut proposé de créer un parti fasciste dans les six comtés du Nord, offre qui fut déclinée par leurs responsables qui répondit « pour quoi faire ? Nous avons déjà l’ordre d’Orange. »Aujourd’hui, les émeutes sont organisées par leurs dignes héritiers de UVF (Ulster Volunteers Force). Ils ne représentent pas, loin de là, tous les loyalistes, mais demeurent leur bras armé, cultivant dans la communauté protestante une mentalité « d’assiégés », n’hésitant pas à verser dans le deal et le racket. Pour la bourgeoisie d’Ulster, ces mouvements ne peuvent qu’être nuisibles au business, et gageons qu’il suffira à Londres d’octroyer quelques substantiels subsides pour calmer une fronde qui sent la naphtaline !James Connolly affirmait que « rien ne sera possible en Irlande tant que le pays sera divisé ». Ce ne sont pas les hommes politiques – républicains ou non – qui gèrent la « paix britannique » en Irlande qui feront bouger les choses.Sébastien Gweltaz