Publié le Mercredi 21 juillet 2021 à 11h32.

Les moyens de l’antiterrorisme pour mener une vaste opération de renseignement dans le Limousin

Le mardi 15 juin 2021, dans le cadre d’une enquête sur l’incendie d’un relais TDF en Haute-Vienne (janvier 2021), un important déploiement policier a eu lieu dans plusieurs endroits en Limousin avec l’appui de la sous-direction anti-terroriste (SDAT), menant à des gardes à vue et/ou perquisitions pour 12 personnes.

Pour finalement trois mises en examen : deux pour destruction en bande organisée par moyen dangereux ; la troisième pour association de malfaiteurs en lien avec ladite bande organisée parce que la personne partage « de nombreuses idéologies en lien avec le souci d’une préservation de la nature (notamment la forêt limousine), ou encore le refus de voir installer des équipements technologiques (compteurs Linky, 5G) ».

Filatures et écoutes téléphoniques

Toutes ont été interrogées sur leurs réseaux de sociabilité : associations culturelles, groupement forestier, soutien aux sans-papiers, etc. Du matériel a été saisi : ordinateurs, téléphones portables, documents, objets personnels, toujours entre les mains de la police, sans justificatifs.

Les interrogatoires ont montrés que, depuis plus de six mois, la police avait mis en place des filatures et des écoutes téléphoniques, placé des micros dans les maisons et les véhicules, installé des keyloggers sur des ordinateurs, relevé de l’ADN.

Environ 40 enquêteurs mobilisés, déjà un dossier de plusieurs milliers de pages et des investigations qui vont se poursuivre. Les moyens policiers de l’antiterrorisme sont utilisés pour une vaste opération de renseignement et de mise sous pression des personnes « qui agissent au quotidien contre la dégradation des conditions de vie sur terre et les atteintes constantes à la dignité humaine. » (comité de soutien)

Les trois personnes mises en examen sont en liberté surveillée. Le parquet a fait appel le 15 juillet pour les incarcérer. Près de 200 personnes se sont rassemblées devant le tribunal en soutien.

Comme le souligne le comité de soutien : « Cette opération demande donc une réponse collective pour signifier à la fois que nous voulons appuyer les personnes mises en examen pour leur assurer une juste défense et signifier que nous ne nous laisserons pas terroriser. »