Publié le Samedi 21 janvier 2012 à 19h46.

Quartiers populaires, violences policières : sans justice, pas de paix !

Pour deux morts de plus en une semaine, combien de contrôles au faciès, d’insultes racistes, de harcèlements policiers, de coups ? Et combien d’humiliations pour un père, une mère, un enfant, une sœur, un ami quand ils doivent croiser, au même endroit, les policiers qui ont tué leur fils, leur frère, leur ami comme à Grasse ou à Argenteuil ?

Pour des flics qui se sentent tout permis, combien parmi nous dans les quartiers n’osent plus, tout simplement défendre leurs droits ?

Pour deux nouvelles réquisitions de non-lieu envers des policiers en une semaine (dans les cas de Ali Ziri à Argenteuil et de Luigi Duquenet, jeune gitan tué par un gendarme dans le Loir-et-Cher), combien de condamnations fermes pour des délits dérisoires ?

Pour 24 397 nouvelles places de prison, combien de classes fermées dans nos écoles et de lits supprimés dans nos hôpitaux ?

Pour des milliers de nouvelles caméras de vidéo-surveillance installées dans nos quartiers, combien de caméras installées dans les commissariats ?

Pour dix nouvelles mesures ou discours racistes, sécuritaires et antisociaux par Sarkozy, Guéant et consorts, combien de réelles mobilisations de solidarité sur le terrain aux côtés des familles des victimes de violences policières par les partis de gauche ?

Les violences policières sont un des maillons d’une politique d’État qui fait système, qui garantit l’impunité pour la police dans le même temps qu’elle ne promet que relégation et précarité dans les quartiers populaires.

Alors, avec les proches de Wissam à Clermont, d’Hakim à Grasse, de Lamine à Paris, de Mamadou à Colombes, d’Ali Ziri à Argenteuil et de tous les autres tombés sous les coups de la police ces dernières années, on peut le répéter : nous sommes pour la paix.

Mais la paix que nous voulons n’est pas une paix des cimetières, cette paix « sociale » dont parlent les responsables politiques, la paix des soumis, des à-genoux, des couchés ou pire, des morts. Nous réclamons simplement (simplement !), l’égalité et la justice.

Comme le disaient les pancartes d’Act Up-Paris, le vendredi 13 janvier, devant le commissariat du 3e arrondissement de Paris, « Silence = mort ». Alors il faut que notre engagement soit clair et que nous soyons de plus en plus nombreux et nombreuses aux côtés des collectifs et associations qui se battent, que tous les responsables politiques l’entendent, que les policiers et les juges le sentent : sans justice il n’y aura pas de paix !