Les masses d’argent dépensées par les États pour sauver l’économie sont colossales. Bien supérieures aux sommes déjà astronomiques qui avaient été engagées pour sauver les banques en 2008-2009. Cet argent, les capitalistes vont vouloir le faire payer aux travailleurEs comme ils nous l’avaient fait payer suite à la précédente crise.
Déjà, Macron l’a déclaré à la télévision, il nous faudrait travailler plus pour rembourser les banques. Les réformes des retraites à points et de l’assurance chômage pourraient être remises sur la table en septembre. Dans le même temps, le gouvernement, qui fait face à une mobilisation sans précédent contre le racisme et les violences policières, offre toujours plus de garanties aux flics, indispensables pour un pouvoir déterminé à passer, une fois de plus, en force, et à réprimer toute contestation sociale.
TouTEs ensemble contre les suppressions de postes
Les prévisions pour 2020 prévoient une chute du PIB estimée entre 11 et 14 %. Ces chiffres montrent l’ampleur de la crise économique qui vient, et de la crise sociale qui l’accompagnera si ce sont les « solutions » des capitalistes qui sont mises en œuvre. Même le ministre Bruno Le Maire parle d’un million d’emplois qui vont disparaître dans les mois à venir. Nous en avons déjà un avant-goût avec l’annonce de 1 233 emplois supprimés chez Nokia et 464 chez Airbus D&S, après les 10 000 à Air France et les 4 600 chez Renault. Dans de nombreuses entreprises, les patrons exercent un chantage à l’emploi, comme à Derichebourg à Toulouse où la menace de 700 licenciements a servi à raboter de près de 500 euros les revenus des 1 700 employéEs du groupe.
La bagarre contre les licenciements commence maintenant. Bien souvent, quand l’entreprise ferme, il est trop tard. Nous devons exiger dès maintenant l’interdiction des licenciements, quelle que soit leur forme (fin de CDD, de missions d’intérim ou de sous-traitants, etc.). À l’échelle des branches, ce sont aux grands groupes d’assurer le maintien de l’emploi. Dans certains secteurs, comme l’automobile ou l’aéronautique, la question de la réorientation de la production doit être posée : c’est aux salariéEs et à la population de contrôler ce qui doit être produit pour satisfaire d’abord les besoins sociaux et écologiques.
Et surtout, plutôt que de jeter des centaines de milliers de personnes dans la misère, il est temps de réduire du temps de travail. Nous devons travailler moins pour travailler mieux touTEs.
Le capitalisme ne s’écroulera pas tout seul, aidons-le !
Au plus fort du confinement, des millions de personnes ont vu l’incapacité du système à faire face efficacement à la crise sanitaire. Les capitalistes et les gouvernements à leur service, n’ont pas su protéger la population, ils ont détruit pendant des années l’hôpital public, ils n’ont pas cherché à réorienter la production pour répondre à l’urgence sanitaire.
Cette réalité a été encore plus violente dans les quartiers populaires, face à la misère, face aux violences policières et au racisme. Cela a également été le cas pour les femmes face aux violences et aux inégalités domestiques décuplées par le confinement. Elles ont bien souvent été en première ligne pendant l’épidémie, à l’hôpital, dans la grande distribution comme à la maison avec le télétravail.
Pour tenir, le gouvernement est obligé de renforcer sa politique sécuritaire : interdictions de manifester, répression politique et syndicale, violences racistes et policières dans les quartiers… Il a profité du confinement pour renforcer un peu plus cette dynamique vers la surveillance de masse permanente des individus. Il compte également sur la passivité de millions de personnes qui ont subi le confinement et espèrent retrouver une vie « normale ».
Pour faire face, pour en finir avec ce système pourri, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces et nos mobilisations. Les premières manifestations, celles des sans-papiers, celles contre les violences racistes policières et, le 16 juin dernier, avec les dizaines de milliers de soignantEs dans les rues du pays, sont des encouragements. La résignation n’est pas de mise, la colère est bien là et ne demande qu’à s’exprimer, contre Macron et son gouvernement, contre les patrons-voyous, contre la violence du monde capitaliste.