Publié le Mercredi 28 novembre 2018 à 11h28.

Rencontre des salariéEs du public et du privé : Échanger, débattre, préparer la contre-offensive du monde du travail

Samedi 8 et dimanche 9 décembre aura lieu à la Bourse du travail de Saint-Denis une rencontre nationale ouverte, organisée par le NPA et consacrée aux questions que pose l’intervention sur les lieux de travail. Il s’agit d’en faire un moment d’échange et de débat entre militantEs du mouvement ouvrier qui se posent le problème de construire une riposte aux attaques contre notre camp social.

En juin dernier, lorsque le NPA a décidé de renouer avec l’organisation d’une rencontre des salariéEs du public et du privé, la mobilisation des gilets jaunes n’était évidemment pas dans le paysage. Pour autant, nous tirions le bilan que si, depuis 2010, les différents gouvernements ont réussi imposer leurs contre-

réformes de casse du code du travail et des acquis sociaux, cela n’a pas été sans résistance, malgré les politiques des directions syndicales engluées dans le dialogue social, qui n’ont fait qu’enregistrer les défaites pour celles qui n’accompagnaient pas les réformes. 

Des expériences collectives à mutualiser

Des résistances qui n’ont certes pas pu inverser la dégradation du rapport de forces en notre défaveur, mais qui ont permis à de nouvelles générations d’éprouver les joies et les coups durs de la lutte de classe. Des équipes militantes se sont formées, qui ne veulent pas se résigner. Elles ont trouvé l’énergie de relancer les mobilisations chaque fois que nécessaire : que ce soit après une victoire, comme les militantEs de la CGT de Ford Blanquefort lorsqu’ils et elles ont empêché la fermeture de leur usine en 2009, ou les postierEs du 92 qui n’ont pas baissé les bras face aux réorganisations à La Poste, mais aussi après des défaites comme chez les cheminotEs. Tout cela représente des expériences collectives à mutualiser, avec une urgence d’autant plus importante que le gouvernement et le patronat sont bien décidés à enchaîner les nouvelles réformes.

Une confiance et une conscience à reconstruire 

C’est pour cela que ce week-end sera aussi l’occasion de prendre le temps de discuter des attaques en cours. Contre les suppressions d’emplois dans le privé et le public, avec CAP 22 (– 120 000 postes dans la fonction publique), contre la réforme des retraites, nouvel étage dans la fusée de désintégration de la protection sociale déjà bien mise à mal, il y a bien sûr les enjeux des luttes syndicales, mais également des réponses politiques à apporter. Car les reculs sociaux nourrissent la démoralisation mais aussi la perte des repères politiques.

Pour reconstruire la confiance des équipes et, au-delà, des collègues de travail, dans nos intérêts et nos armes de salariéEs, il y a par exemple besoin de prendre la mesure de l’impasse que représente le protectionnisme, et à l’inverse de construire les solidarités avec les travailleurs sans-papiers, les réfugiéEs, pour la liberté de circulation et d’installation et l’égalité des droits. Cela passe également par le combat contre toutes les discriminations et violences sexistes et sexuelles, pour que les femmes qui prennent toute leur place dans les combats sociaux, en ce moment les postières du 92 ou les femmes de chambre de l’hôtel Park Hyatt, imposent l’égalité salariale, la fin du temps partiel imposé et une véritable réduction du temps de travail.

L’irruption de la mobilisation des gilets jaunes, avec le potentiel mais les risques qu’elle recèle, renforce encore l’acuité de discuter et d’agir avec tous les moyens qui sont à notre portée pour que le mouvement ouvrier reprenne l’offensive politique contre l’exploitation capitaliste, qui démultiplie les crises, sociale, écologique et humanitaire, pour construire une société débarrassée de la propriété privée capitaliste.

De tout cela, nous discuterons durant ce riche week-end où interviendront aussi les porte-parole du NPA, et où se succéderont des temps de plénières et des réunions de commissions de branches professionnelles ou syndicales. Promis, on ne s’arrêtera que le temps de manifester pour la justice climatique samedi après-midi, car dans une perspective anticapitaliste, les urgences sociales et écologiques se conjuguent. 

Cathy Billard 

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