Après les terribles attentats du 13 novembre dernier, le gouvernement ne nous a pas laissé le temps du silence et du deuil : il a proclamé immédiatement l’état d’urgence et a accentué son intervention militaire. Il fallait réagir vite, face à ces décisions prises en notre nom et que nous combattons...
Or, si la mobilisation contre l’état d’urgence se montre, heureusement, déterminée et organisée, la guerre est très largement invisible, y compris dans les milieux militants. Le silence est de mise dans les médias et l’on ne sait rien ou presque de ce que fait « notre » État dans les guerres qu’il a engagées depuis plusieurs années.
Car la France était en guerre bien avant les attentats : en Irak, en Afghanistan, en Libye, au Mali, en Centrafrique... Ces conflits doivent être désignés par leur nom : ce sont des guerres impérialistes. La France n’a aucun « rôle positif » dans ces interventions, malgré ses prétentions puisées à l’ancien répertoire colonial.
Contre ces guerres d’ingérence et de pillage, où les intérêts économiques et diplomatiques des puissants frappent et écrasent les peuples, un collectif, Ni guerres ni état de guerre, a été fondé en janvier. Son appel, signé par de nombreuses personnalités et organisations (politiques, syndicales, associatives), exige l’arrêt immédiat des interventions militaires françaises, le retrait des bases militaires, la fin des traités et alliances (OTAN…). Il dénonce le marché des ventes d’armes qui irrigue entre autres les pires dictatures, et combat la militarisation de la société, le quadrillage des territoires et des esprits par le complexe militaro-sécuritaire. Enfin, il affirme son soutien au droit à l’autodétermination des peuples, apportant sa solidarité aux forces de résistance et d’émancipation.
Pour la renaissance d’un vrai mouvement antiguerre
Organisé par le collectif, un premier rassemblement a eu lieu le 27 février : les interventions politiques ont alterné avec des contributions artistiques, poétiques et musicales. à Paris, les réunions du collectif se tiennent tous les mercredis soirs à la Bourse du travail. De premiers comités locaux se sont créés à Fontenay-sous-Bois, Nantes, Lille, Grenoble et Marseille. Un site internet existe qui vise à rassembler une documentation solide sur la nature de ces guerres, les intérêts en jeu et l’importance des résistances.
Présent pour une table ronde à l’ouverture de la Semaine anticoloniale samedi 5 mars, le collectif tiendra également un point fixe le 12 mars lors de la manifestation contre l’état d’urgence. Il participe également à l’organisation de la manifestation contre la guerre, le racisme et le colonialisme, qui aura lieu le samedi 19 mars (départ à 14h de Barbès).
à l’heure d’un déchaînement militaire qui met nombre de régions du monde à feu et à sang, en particulier au Moyen-Orient, il est grand temps qu’un vrai mouvement antiguerre renaisse !
Correspondante
Site : http://collectifantiguer…
Contact : antiguerre16@gmail.com