Publié le Samedi 19 novembre 2016 à 23h49.

Parrainages : Entre débat politique et questions démocratiques

Tous les cinq ans, nous repartons à la recherche des 500 parrainages d’éluEs, condition nécessaire pour accéder au premier tour de l’élection présidentielle. Ces virées sur les routes sont une bonne occasion de discuter de politique avec les éluEs de petites communes, mais cette année tout est rendu plus difficile par un arsenal législatif visant à exclure les « petits candidats » du débat politique.

Ces rencontres avec tous ces éluEs de petites communes ne sont pas inutiles. Même si touTEs ne nous promettent pas leurs signatures, les discussions sont souvent intéressantes et beaucoup de maires sont contents de pouvoir parler de politique et d’exprimer leurs préoccupations.

Ainsi de nombreux maires nous font part de leur ras-le-bol et de leur colère face aux politiques menées par le PS, qu’ils soient par exemple salariéEs touchés par la loi travail ou agriculteurEs soumis aux intérêts des géants de l’agroalimentaire... Et, en tant qu’éluEs, ils sont parmi les premiers à pouvoir observer le désengagement de l’État auprès des collectivités territoriales.

Un système toujours moins démocratique

à chaque élection, des candidatEs font part de leurs difficultés à récolter ces fameux parrainages et des éluEs expriment les problèmes qui leur sont posés par un tel système de parrainage. Tous les cinq ans, les problèmes démocratiques engendrés par une telle formule sont posés. Et, à chaque fois, des candidatEs expliquent qu’ils vont améliorer le système.

Cette fois, les règles de la présidentielle ont enfin changé… Mais pour aller vers le pire.

D’une part, fini l’égalité de temps de parole entre les candidats, place à « l’équité ». Une nuance législative qui signifie que les candidatEs les plus haut dans les sondages et issus des partis réalisant les meilleurs scores auront une place prépondérante dans les médias...

Pour les parrainages aussi, ça change. Jusqu’en 2012, les candidats pouvaient eux-mêmes déposer au Conseil constitutionnel les parrainages qu’ils avaient récoltés. Désormais, c’est aux éluEs de les envoyer via internet. Si ça peut paraître être un simple détail, cela nous complique la tâche et rend le travail de collecte des fameuses signatures encore plus compliqué.

Une raison pour faire plus d’efforts

Face à ces difficultés, hors de question évidement de baisser les bras, bien au contraire. L’objectif des grands partis est clair : réduire le nombre de candidatEs, exclure les voix dissonantes de l’élection présidentielle, et faire en sorte que celle-ci ne se joue qu’entre les « gros » partis.

De notre côté, l’objectif est aussi clair : réussir à présenter Philippe Poutou à l’élection présidentielle, pour y faire entendre une autre voix, celle des résistances sociales qui ont émergé durant ce quinquennat, de Notre-Dame-des-Landes jusqu’à la loi travail.

Pour cela, il faut obtenir ces 500 parrainages, donc partir sur les routes, faire des dizaines de milliers de kilomètres, rencontrer des milliers de maires pour les convaincre de nous apporter leur parrainage. En route. 

Thomas Eme