Mercredi 12 octobre avait lieu à Bordeaux le meeting de lancement de la campagne de Philippe Poutou en présence d’Olivier Besancenot. Un meeting dans une ambiance chaleureuse et solidaire, en présence de 260 personnes, qui s’est ouvert avec l’intervention d’un gréviste d’Ipsos (s’excusant en riant de ne nous attribuer aujourd’hui qu’entre 0,5 et 1 %…). Il n’était pas là pour nous parler sondages mais pour dénoncer le mépris patronal et comment l’attribution de la prime Sarko de « partage des profits » (!)... a mis le 6 octobre 99 % des vacataires d’Ipsos en grève illimitée. 6 euros portés après plusieurs semaines de négociations à 24 euros, une « curieuse manière de voir le partage des profits » alors qu’Ipsos a débloqué 20 millions d’euros pour les actionnaires, que son directeur général vient de s’accorder un bonus de 22 000 euros et que l’entreprise vient d’en acquérir une autre pour 595 millions !
Une dignité du monde du travail sur laquelle Philippe est largement revenu, expliquant en quoi sa candidature est à l’opposé du petit monde des politiciens, la candidature d’un « anonyme parmi les anonymes, ouvrier d’usine, salarié victime de la crise ». « La politique est l’affaire de tous, nous devons prendre nos affaires en main et nous représenter nous-mêmes… Nous voulons dans cette campagne être la voix de tous ceux qui en temps normal n’ont pas les moyens de se faire entendre ». Dénonçant la vie faite au plus grand nombre, les attaques subies, Philippe a rappelé les multiples résistances dans lesquelles les opprimés retrouvent dignité et fierté, la chaleur de la solidarité. Face à la dette qui aujourd’hui menace l’ensemble de la société, et alors que tous, de l’UMP au PS, appellent à « réduire les déficits », il a affirmé l’urgence d’empêcher les banques de nuire, les capitalistes de spéculer sur la dette des États, des hôpitaux, des communes : « c’est aux capitalistes et à eux seuls de payer la dette et la crise ! » Et il a rappelé combien l’ensemble des combats sociaux et écologiques posent le problème de la transparence, du contrôle démocratique par la population, les salariés, et remettent en question la domination capitaliste.
Avant Philippe, plusieurs camarades ont pris la parole. Fanny, étudiante en géographie, est intervenue du point de vue de la jeunesse, de ses luttes pour une autre société, rappelant que la révolution n’est pas reléguée à l’histoire. Citant le rôle joué par la jeunesse des deux côtés de la Méditerranée mais aussi au Chili, en Angleterre, elle a dit combien ces luttes portent l’anticapitalisme, l’internationalisme, l’auto-organisation, en lien et aux côtés des salariés, du monde du travail, contre toutes les oppressions.
Olivier, « le facteur de Philippe Poutou dans cette campagne », comme il s’est défini, est revenu sur la crise, de celle des subprimes à celle de la dette, alimentée par la politique libérale de tous les gouvernements, de droite comme de gauche, et le prix payé par les populations. Une situation contre laquelle des millions de femmes et d’hommes, de jeunes, se mobilisent et se battent de par le monde. Une révolte que nous voulons porter avec Philippe sous le drapeau de l’internationalisme, pour une autre mondialisation.
Puis Christine est intervenue pour la fédération 33. Enseignante et élue municipale à Cenon, commune ouvrière de la banlieue bordelaise, elle a éclairé par des exemples locaux la dégradation sans précédent que subissent enseignants et élèves dans l’Éducation nationale, et particulièrement dans les quartiers populaires, mais aussi les luttes de ces dernières semaines. Quant aux communes, nombreuses sont celles qui se retrouvent prises au piège des emprunts toxiques avec des taux qui atteignent jusqu’à 25 %, rendant très concrète et immédiate la nécessité d’annuler la dette !
Un meeting riche qui s’est conclu par un appel à mobiliser ensemble toutes nos forces pour la candidature de Philippe, pour affirmer ensemble haut et fort que c’est aux capitalistes de payer leurs crises !
Isabelle Ufferte