Le vendredi 13 novembre, les hospitaliers de l'AP-HP n'ont pas attendu le plan blanc pour se rendre spontanément sur leurs lieux de travail, accueillir et prendre en charge les victimes et leurs proches.
Toutes et tous ont été à la hauteur de leur engagement professionnel au service de la population, malgré le manque d’expérience de chirurgie de guerre et parfois de matériel.
La ministre de la santé a annoncé « une mesure exceptionnelle de gratification pour les personnels qui ont eu à participer à la prise en charge entre vendredi 13 novembre au soir et lundi matin 16 novembre ». Il faut hélas 130 morts et des centaines de blessés pour que le gouvernement reconnaisse le travail des hospitaliers.
Mais Mme Touraine, M Hirsch, c'est toute l'année que les agents travaillent dans des conditions difficiles, c'est toute l'année que l'ensemble du personnel des hôpitaux devrait être « gratifié » notamment par le rattrapage des pertes de salaires qui sont bloqués depuis 2010 !
Les déclarations du Directeur Général comme les envolées lyriques de la Ministre qui salue en son nom et celui du gouvernement « l'héroïsme » et le « magnifique engagement » des personnels ne feront pas oublier leurs rôles dans la mise à mal de l’hôpital public, d'autant plus que ces belles paroles s'accompagnent de nouvelles attaques contre l'hôpital public. La loi de financement de la sécu supprime 22 000 postes dans la Fonction Publique Hospitalière et la loi de santé, qui n'aura été retardée que de quelques jours va accélérer les regroupements d'hôpitaux, les fusions, les fermetures. Le prétexte est toujours le même, il n'y aurait plus aucune marge financière alors que le gouvernement peut sortir de son chapeau trois millions d'Euros pour ''récompenser'' une partie du personnel et... se donner le beau rôle.
Mais derrière la façade, la réalité est tout autre : Hollande et Valls annoncent l’embauche de milliers de policiers, gendarmes et douaniers mais pour la santé, et les autres services publics, rien !
Le gouvernement ne renonce absolument pas à sa politique d'austérité et utilise les circonstances actuelles pour réduire les libertés publiques et syndicales. Martin Hirsch, en fidèle serviteur des divers gouvernements n'est pas en reste, il se précipite pour mettre en œuvre les premières mesures qui lui permettront d'appliquer rapidement son plan de suppression de journées RTT et de congés.
Notre légitime émotion à la suite des horribles attentats ne doit pas nous empêcher de nous mobiliser. L'état d'urgence n'interdit pas le droit de grève !
Vite, reprendre la lutte, y compris par la grève, contre le plan Hirsch/Cfdt car l'appel intersyndical à un moratoire ne fera pas reculer le Directeur Général !
Aujourd'hui comme hier,
non aux restrictions budgétaires et aux suppressions de postes !
embauches et maintien de toutes les journées de RTT et de congés !
Retrait du plan Hirsch