Publié le Dimanche 24 janvier 2016 à 15h38.

Richesses minières : une malédiction, des crimes impunis

Les compagnies minières ont mis toute la planète en coupe réglée, avec la complicité de gouvernements et de banques. Aucune région n’est à l’abri de leur appétit, pas même l’Arctique...

Ces compagnies consacrent de gros moyens à la corruption de gouvernements, font de belles promesses : croissance, emplois… Or les pays concernés voient rarement les retombées positives de l’opération... Profits ? Exportés. Transferts de technologie ? Aucun. Emplois ? Peu qualifiés et temporaires.

En revanche, les retombées négatives sont colossales. Des forêts sont détruites, des montagnes disparaissent : ainsi, les Appalaches (USA), décapitées de 300m par des mines à ciel ouvert. Les dégâts y sont irréversibles. Autre exemple, l’île d’Halmahera (Moluques) était un paradis de biodiversité : lagons, forêt, rivières… jusqu’à l’arrivée de Newcrest Mining, une société minière australienne. Là on extrait du cuivre, du charbon, du nickel, dont le gisement est énorme (le deuxième au monde, 4 millions de tonnes). Résultat : forêts arrachées, sol dénudé, rivières sévèrement polluées.

L’extraction prélève énormément d’eau, dont elle prive les habitantEs. Elle pollue sols et eaux avec des métaux lourds : cuivre, zinc, plomb. Pour séparer les minerais de la roche qui les contient, elle utilise des produits chimiques tel du cyanure, de l’acide sulfurique, qui empoisonnent la population. Ainsi, en Afrique du Sud, une nappe phréatique a été gravement contaminée.

Injustice sociale et environnementale

Le bilan humain est lourd : violation des droits humains, surveillance paramilitaire des sites, écrasement – parfois dans le sang – des mouvements de protestation, expropriations brutales (en Amérique latine, où les peuples amérindiens luttent et résistent, en Afrique...) font partie du mode habituel de fonctionnement de l’exploitation minière.

Accidents et catastrophes se multiplient, comme au Brésil. Les règles de sécurité ne sont pas respectées, et personne ne les impose : les mines sont souvent des enclaves où ne pénètrent pas les autorités du pays...

Quand le coût d’exploitation devient trop élevé par rapport aux profits, la compagnie minière s’en va... sans assumer les conséquences de l’exploitation : environnement et économie détruits, misère, retour de l’agriculture devenue maintenant impossible. Et aucun tribunal ne rend justice aux victimes.

Les accords – Tafta, Tisa, Alena – ne feront que noircir ce tableau… sauf si les populations parviennent par leurs luttes à arrêter les groupes dans leur folie destructrice.