En France, environ 84 000 femmes entre 18 et 75 ans déclarent être victimes d’un viol ou d’une tentative de viol chaque année.
Parmi elles, seule 1 sur 10 dépose plainte… et seulement 10 % des plaintes donnent lieu à une condamnation ! Dans les trois quarts des cas, les agresseurs sont connus de la victime, ce qui va complètement à l’encontre de la peur de la rue que l’on inculque aux filles dès le plus jeune âge : il est beaucoup plus probable d’être agressée chez soi par son conjoint ou son ex que par un inconnu dans la rue.
Ce qui n’empêche pas que la violence est également largement répandue dans l’espace public, dans la rue ou au travail : 100 % des femmes disent avoir été victime de harcèlement ou de violences dans les transports en commun ; 80 % subissent des comportements sexistes au travail, 60 % ont été victimes d’avances répétées malgré leur refus, 25 % des agressions sexuelles et 10 viols par jour se déroulent sur les lieux de travail...
Ces chiffres dramatiques s’expliquent par le caractère foncièrement sexiste et patriarcal de la société. Les violences faites aux femmes sont largement tolérées voire encouragées. Il n’y a qu’à regarder les panneaux publicitaires sur lesquels des femmes soumises à des hommes sont des arguments de vente de voiture, de parfum, etc. L’affaire Jacqueline Sauvage est également révélatrice du sexisme profondément ancré dans les institutions, notamment la justice.
Agir concrètement
Dans le sillage de la Manif pour tous, on a également vu une recrudescence des violences lesbophobes, biphobes, transphobes ou homophobes. Celles-ci font partie d’un système global d’injonction à se conformer à la norme hétérosexuelle.
Par ailleurs, on commence à parler de plus en plus des violences médicales que subissent les femmes, en particulier lors des accouchements. Ce sujet, complètement tabou jusqu’ici, émerge via les réseaux sociaux et les témoignages de victimes.
Pour combattre réellement les violences, il faut des moyens pour des actions concrètes :
• Des logements pour accueillir les femmes victimes de violences, y compris avec leurs enfants.
• Des subventions pour les associations qui aident les femmes.
• Des formations pour l’ensemble des professionnelEs qui accueillent les victimes (services sociaux, santé, justice, police...).
• Des moyens pour que la justice traite les actes de violences sexuelles dans des conditions et des délais satisfaisants.
• Une formation non sexiste et à l’écoute des patientEs pour tous les personnels de santé.
• Des formations pour toutes celles et ceux qui jouent un rôle direct dans la construction de genre (journalistes, enseignantEs, responsables de programmation dans les médias, etc.).
• Des obligations renforcées à combattre le sexisme au sein des entreprises et des sanctions pour celles qui ne le ferait pas.
• Une éducation non sexiste et respectueuse du corps de chacunE, qui encourage l’épanouissement de chacunE à travers une sexualité non normée.