Ce dimanche 19 novembre avait lieu la deuxième assemblée de MeToo Paris avec la volonté claire de ne pas en rester là et d’inscrire un mouvement contre les violences sexistes dans la durée…
Le rassemblement du 29 octobre place de la République à Paris a été une réussite : près de 2 000 personnes, pour la plupart en dehors des milieux habituels, une dynamique militante autour de collages, de distributions de tracts et d’animation d’ateliers sur la place même. Mais la principale difficulté était prévisible : comme c’est le mouvement de tout le monde, mais surtout de celles qui tour à tour ont dénoncé les violences en disant « moi aussi », la suite ne découlait pas d’elle-même.
Construire un mouvement féministe massif et auto-organisé
Une première assemblée avait permis, le 7 novembre, de réunir plus de cent personnes, majoritairement des femmes, dont une partie importante de nouvelles militantes. Une nouvelle assemblée avait été appelée ce dimanche 19 novembre. Il avait aussi été décidé d’appeler à la manifestation du 25 novembre autour d’un cortège « MeToo à WeTooGether », avec un appel court mettant en avant la nécessité de construire un mouvement féministe massif et auto-organisé
Le 19 novembre, ce sont 75 personnes qui se sont réunies lors d’ateliers thématiques (groupe de parole non-mixte, justice et autodéfense féministe, éducation non sexiste, action et médias, lectures féministes, intermittentEs du spectacle) et un peu plus de 100 personnes lors de l’assemblée en plénière. Si de nombreuses revendications ont été évoquées, ce qui, pour l’instant, fait consensus est de réclamer un service public d’hébergement pour les femmes victimes de violence et des moyens pour une éducation non sexiste tout au long de la scolarité.
Une nouvelle assemblée est appelée après la manifestation du 25 novembre, alors que commence déjà à émerger l’idée d’une nouvelle date de manifestation dans la foulée de la manif de samedi.
Les questions importantes sont posées : travailler à l’unité du mouvement féministe pour l’amplifier sans refuser de discuter politique, construire une dynamique militante qui va au-delà de la construction d’un collectif de plus, se coordonner avec d’autres villes, comprendre que les violences sexistes ne sont pas une fatalité mais qu’il faudra arracher de nouveaux droits au gouvernement pour les faire reculer…