Depuis février, le gouvernement tchétchène traque les homosexuels… Et l’horreur que le monde entier découvrait le 1er avril est loin de s’être arrêtée depuis.
Révélé par la Novaïa Gazetta, un des seuls médias russes indépendants, ce qui se passe en Tchétchénie a révolté (à raison) le monde entier. Les homosexuels sont traqués par le gouvernement Tchétchène, enfermés dans des prisons secrètes, torturés, et quand ils sont relâchés, ils sont assassinés par leur famille pour « laver » leur crime.
Sous pression internationale, Vladimir Poutine avait dans un premier temps été obligé de faire une enquête menée par une homophobe notoire. Cette enquête s’est évidemment conclue par un non-lieu... Depuis, Macron et Merkel ont tous deux demandé à Poutine d’arrêter le massacre... sans grand résultat jusqu’à présent, puisque l’on sait par la Novaïa Gazetta et les associations LGBTI russes que les persécutions continuent.
Tentative d’éradication
On compterait jusqu’à présent plus de 100 arrestations et une dizaine de morts. Il est maintenant connu que cela ne concerne pas seulement les hommes homosexuels ou bisexuels, mais aussi les lesbiennes. Par peur, les lesbiennes et les gays tchétchènes tentent de se cacher par le mariage.
Dans de nombreux pays du monde, les LGBTI restent persécutés et peuvent craindre pour leur vie. Dans de nombreux pays occidentaux, des agressions violentes voire des meurtres homophobes continuent aussi d’exister à l’encontre des personnes LGBTI. Mais ici, ce qui est choquant, c’est bien le systématisme avec lequel le gouvernement tchétchène veut rendre vraie la phrase prononcée en défense des crimes commis : « Il n’y a pas d’homosexuels en Tchétchénie »... On parle donc ici d’une tentative d’éradication soutenue par Poutine, et qui rappelle des périodes sombres de notre histoire.
Renforcer la solidarité internationale
Les associations LGBTI russes essayent de faire sortir de Tchétchénie le plus possible de personnes LGBTI. Elles essayent de le faire anonymement puisqu’ils sont poursuivis par leurs familles. Jusqu’à maintenant, entre 10 et 20 réfugiés Tchétchènes ont été accueillis par la France, le Canada, la Lituanie ou l’Argentine, alors que les États-Unis avaient refusé...
La solidarité internationale et la mobilisation peuvent permettre de maintenir la pression sur nos propres gouvernements. Il faut continuer de faire entendre la voix de celles et ceux qui sont muselés, persécutés, assassinés. Parce que les oppressions et la lutte ne s’arrêtent pas aux frontières nationales, nous devons soutenir et demander l’accueil des réfugiés tchétchènes ainsi que la prise de sanctions immédiates et la condamnation des actes atroces commis par Kadyrov et soutenus par Poutine.