La crise du covid a mis en lumière le mal-être de la jeunesse. Malheureusement, il n’est pas nouveau, même s’il s’est accentué ces dernières années.
Parmi les étudiantEs, 41 % présentent des symptômes dépressifs ; ils étaient 26 % avant le covid. C’est 15 points de plus en seulement quatre ans.
Dépression
Leurs angoisses sont connues : difficultés économiques, études de plus en plus sélectives et donc stressantes, chômage… Et pour ne rien arranger, certains facteurs sociétaux viennent plomber le moral des jeunes. Ils citent presque tous le contexte géopolitique, avec les conflits internationaux et le dérèglement climatique, qui rend leur futur toujours plus incertain.
Les résultats d’une enquête nationale (EnCLASS 2022) publiés le 9 avril 2024 révèlent qu’unE adolescentE sur sept présente de graves risques de dépression. La tendance est beaucoup plus marquée chez les jeunes filles. La progression la plus importante a été observée chez les jeunes adultes (18-24 ans), avec une hausse de 9 points entre 2017 (11,7 %) et 2021 (20,8 %).
Les personnes plus à risque d’épisode dépressif sont les jeunes de 18-24 ans, les femmes, les personnes vivant seules, les familles monoparentales, celles se déclarant pas à l’aise financièrement, au chômage ou celles ayant ressenti un impact négatif de l’épidémie de covid-19 sur leur moral.
Suicide
Le suicide est l’une des principales causes de décès dans le monde. Selon l’OMS, il s’agit de la 3e cause de mortalité chez les jeunes entre 15 et 29 ans. La France n’échappe pas à ce constat alarmant puisque le suicide reste la deuxième cause de mortalité.
Selon le 5e Rapport de l’Observatoire national du suicide (2022),1 lycéenE sur 10 a déclaré avoir fait une tentative de suicide au cours de sa vie. Entre 2019 et 2021, le nombre de tentatives de suicide a augmenté de 30 % chez les 11-17 ans et 24 % des lycéenEs déclarent des pensées suicidaires ; 13 % avoir déjà fait une tentative de suicide au cours de leur vie et environ 3 % une tentative avec hospitalisation.
Des réponses inadaptées
Le gouvernement démissionnaire avait présenté le 11 octobre 2024 les quatre objectifs prioritaires pour promouvoir la santé mentale, érigée Grande Cause nationale pour l’année 2025. La santé mentale des jeunes en faisait partie en lien avec le Collectif Santé, dont fait partie FondaMental.
FondaMental est une fondation de recherche psychiatrique principalement financée par le secteur privé « qui développe et promeut une vision exclusivement biologisante de la maladie mentale et des soins inspirée strictement des paradigmes neuro-comportementaux ». Elle fonctionne sur le modèle d’autres lobbys libéraux et est liée à l’Institut Montaigne, « think tank » libéral. Bref, la grande cause nationale à la sauce Macron, bien loin d’un renforcement de la psychiatrie publique… et des réponses sociales et politiques capables d’enrayer le stress des jeunes !