Publié le Lundi 29 février 2016 à 09h53.

Pour un service ferroviaire public et accessible à tous !

Au 1er avril, la SNCF mettra en place sa nouvelle gamme tarifaire. Ce changement enterre définitivement la notion de prix kilométrique pour donner une place prépondérante au yield management dans l’offre tarifaire des billets.

Concrètement, cela veut dire qu’il n’y aura plus de tarif de référence pour un trajet, mais que celui-ci sera compris dans une fourchette pouvant contenir une multitude de prix en fonction du remplissage du train. En faisant cela, la SNCF s’inspire ouvertement du système aérien.

Cette politique va accélérer la suppression de lignes, pour ne garder que les trains dits rentables, soit ceux vendus le plus cher. Comme si cela ne leur suffisait pas, afin de gagner toujours plus, les conditions d’échange et de remboursement vont changer pour être encore plus contraignantes. Dorénavant, quelle que soit la date à laquelle le voyageur voudra échanger ou se faire rembourser son billet, il devra payer des frais de modification. L’entreprise publique se justifie en invoquant la nécessaire adaptation à la concurrence... Pas sûr que cette initiative incitera les usagers à se détourner du covoiturage pour revenir prendre le train.

Le tout-en-ligne...

La suppression des guichets répond à la même logique. La direction de la SNCF souhaite le tout digital pour l’achat et l’après-vente des billets, et pour cela, elle emploie tous les moyens. Ainsi aujourd’hui, une personne souhaitant le tarif le moins cher est obligée de prendre son billet en ligne si elle veut en bénéficier. Tout est fait pour inciter à ne plus venir en gare ni en boutique, quitte à ce que les usagers les plus vulnérables n’ayant pas d’accès à internet ou ne pouvant régler par carte bancaire se retrouvent contraints de devoir payer plus cher leur billet...

Leur politique n’a qu’un but : faire toujours plus de profit sur le dos des cheminotEs et des usagerEs. Alors contre les attaques sur les conditions de travail ainsi que les mauvaises politiques commerciales, il est temps de réaffirmer que le rail doit être un service public, et que les moyens de le rendre fiable et gratuit existent.

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