Publié le Dimanche 26 février 2023 à 10h03.

Une laïcité dévoyée et instrumentalisée à l’école

Depuis une vingtaine d’années, la laïcité est devenue un prétexte de plus en plus invoqué pour justifier de nombreuses discriminations. La loi de 2004 interdisant le port du foulard à l’école a marqué une étape importante dans le développement d’une islamophobie d’État. Sous Macron, contrairement à ses promesses, cette instrumentalisation de la laïcité n’a cessé de s’accroître.

 

Par exemple, en 2019, le fasciste Julien Odoul demandait à une mère d’élève portant le foulard de sortir du Conseil régional « au nom de la laïcité ». Et Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale, le soutenait en déclarant que « le voile n’est pas souhaitable dans notre société ».

Il y a quelques semaines, c’est à l’INSPÉ de Paris (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation, composante d’une université chargée de la formation des enseignantEs du primaire et du secondaire, ainsi que des conseillerEs principaux et principales d’éducation) qu’on assistait à un nouvel incident. En effet, un cours sur la laïcité a donné lieu à des propos clairement islamophobes, dignes d’Éric Zemmour. Pour « former » (on pourrait plutôt dire déformer !) à la laïcité, on pouvait lire dans le document officiel du cours : « Une fois posés les objectifs politiques et les idéaux de vie en société, il apparaît que certaines religions entravent plus ou moins l’action politique ou menacent plus que d’autres le corps social. […] si certaines religions sont plus dangereuses que d’autres, il n’y a aucune raison que l’État s’en tienne à une sorte d’égalité de traitement. […] Si l’objectif est la préservation d’un art de vivre traditionnel et le maintien d’une certaine conception des rapports homme-femme, l’Islam, qui est une religion non traditionnelle en terre française, devra être combattu plus que le catholicisme1. »

Pour comprendre comment on a pu en arriver là, il est essentiel de revenir sur la construction de la notion de la laïcité à l’école dans la République française et son histoire.

Naissance de l’école laïque

Apparue lors de la Révolution française, l’idée de laïcité est l’enjeu de nombreuses luttes au XIXe siècle. La bourgeoisie triomphante va progressivement conquérir les bastions de l’Ancien Régime, marqué par une quasi fusion entre le pouvoir temporel, représenté par le Roi, et le pouvoir spirituel, représenté par l’Église. Dans sa lutte pour le pouvoir, la bourgeoisie lutte donc contre l’idéologie religieuse : il lui a fallu déposséder l’Église catholique et lui arracher le contrôle de l’enseignement afin d’inculquer au peuple l’idéologie conquérante de la nouvelle classe au pouvoir. La volonté de la bourgeoisie d’ouvrir l’école avait un aspect progressiste, en même temps que la bourgeoisie donnait à la laïcité un aspect élitiste, justifiant les inégalités sociales selon le mérite.

Face à la croissance des premiers syndicats et des premiers partis socialistes, les membres les plus éclairés de la bourgeoisie comprennent qu’il est nécessaire d’étendre rapidement aux classes laborieuses l’éducation républicaine. Jules Ferry, fondateur de l’école laïque, déclare explicitement : « Dans les écoles confessionnelles, les jeunes reçoivent un enseignement dirigé tout entier contre les institutions modernes. On y exalte l’Ancien Régime et les anciennes structures sociales. Si cet état de choses se perpétue, il est à craindre que d’autres écoles se constituent, ouvertes aux fils d’ouvriers et de paysans, où l’on enseignera des principes diamétralement opposés, inspirés peut-être d’un idéal socialiste ou communiste emprunté à des temps plus récents, par exemple à cette époque violente et sinistre comprise entre le 18 mars et le 24 mai 18712 » Les dates qu’il cite sont celles de la naissance et de l’écrasement de la Commune de Paris. L’éducation devient à cette période un enjeu majeur. En 1880, il y a 75 000 écoles en France, scolarisant 5 600 000 élèves dans les salles d’asile et les écoles primaires publiques ou privées3.

La bourgeoisie républicaine veut un système d’État, enfin séparé de la domination de l’Église catholique. En 1881, Jules Ferry fait voter la loi rendant l’école gratuite et obligatoire, et en 1882, la loi sur la laïcité de l’enseignement public : l’école républicaine est enfin née. En séparant l’école publique de l’Église catholique, Jules Ferry prétend mettre en place une école neutre et laïque.

Il fallait la rendre gratuite et obligatoire pour montrer que la scolarisation de touTEs était un impératif de l’État qui s’imposait aux familles sous la surveillance d’une commission municipale scolaire, et assurer cette obligation entre 6 et 13 ans, alors qu’en 1880 beaucoup d’enfants encore ne fréquentaient assidûment l’école qu’entre 8 et 10 ans. Une présence plus longue et plus régulière, voilà le but recherché pour que l’école joue efficacement et pleinement son double rôle d’instruction et d’éducation. Grâce à l’éducation, il s’agit de former la masse de la population pour répondre au besoin croissant de main-d’œuvre qualifiée, nécessité par l’industrialisation et le développement du capitalisme, mais aussi pour éviter qu’une expérience révolutionnaire telle que la Commune ne se reproduise.

Jules Ferry envoie ainsi une lettre aux instituteurICEs, les fameux « hussards de la République » : « Faire aimer la République est une politique nationale : vous pouvez, vous devez la faire entrer, sous les formes voulues, dans l’esprit des jeunes enfants4 ».

La prétendue neutralité de l’école ne fait alors que cacher le véritable monopole idéologique qu’exerce le gouvernement sur l’enseignement. L’école est ainsi mise au service de la politique colonialiste et militariste de l’État. En 1885, Ferry, que l’on surnommait « Tonkin-Ferry » – le Tonkin étant le nom donné au nord du Vietnam colonisé –, déclare ainsi à l’Assemblée nationale que la colonisation est juste car « les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures, un droit parce qu’il y a un devoir pour elles, celui de civiliser les races inférieures5 ». Yves Gaulupeau, directeur du Musée national de l’Éducation, révèle des aspects longtemps occultés : « C’était l’époque des “bataillons scolaires”, une invention républicaine due à Paul Bert et lancée en 1882. Il s’agissait de profiter du passage des élèves à l’école primaire pour leur inculquer à coups d’exercices militaires des notions de “citoyenneté patriotique”. Les enfants s’exerçaient à défiler avec un faux fusil avec baïonnette en bois, mais ils faisaient aussi des exercices de tirs à balle réelle, hors de l’école, dans des stands de l’armée. Les récompenses, des croix d’honneur, sont les copies conformes des médailles militaires et pour les punitions, les martinets ont passablement servi6. » Pour Jules Ferry, l’école est un moyen de « dresser » les masses ignorantes, dirigées par une élite civilisatrice, la bourgeoisie républicaine.

L’école est alors le moyen de créer et de répandre sur tout le territoire le mythe de la Nation : « L’image de la France comme une “personne” est née dans une culture écrite, transmise de siècle en siècle, au sein d’une élite de clercs, de nobles, d’intellectuels aristocrates et bourgeois, dont la bourgeoisie fondatrice de la IIIe République était l’héritière. Cette dernière mit en forme, pour l’école publique, une vulgate historique de la France une et indivisible créée par les rois et relayée par la nation révolutionnaire. Sur la table rase de l’ancienne religion royale, une religion de la France, inspirée par la version nationaliste et jacobine de la Révolution, fut le socle de l’imaginaire républicain7. »

Marx et Engels expliquaient il y a cent cinquante ans déjà : « Les idées dominantes sont les idées de la classe dominante8 ». L’idéologie républicaine n’échappe pas à cette règle. Jules Ferry n’a jamais voulu une école neutre. Il a voulu une école au service de la bourgeoisie. Fondateur mythique de l’école républicaine, laïque, Jules Ferry n’hésita pas à multiplier les concessions aux conservateurs : « Il existe alors un consensus républicain pour abolir les dispositions portant sur le contrôle des institutions par le clergé. Cela permet, en quelque sorte, de libérer la liberté de pensée. Mais Jules Ferry, au nom de la liberté de conscience, aurait voulu qu’un cours facultatif de religion puisse exister. C’est finalement une autre solution qui a prévalu : la vacance scolaire, un jour par semaine, pour faciliter le maintien du catéchisme9. »

L’Église catholique put maintenir dans la plupart des écoles publiques une aumônerie. Le calendrier scolaire fut construit autour du calendrier catholique. Les crucifix furent maintenus dans la plupart des classes. Jules Ferry lui-même exalte les valeurs chrétiennes et la nécessité pour les instituteurICEs de développer les valeurs spirituelles. En même temps que l’État développe son contrôle sur l’éducation, il favorise l’école privée, élitiste et réactionnaire. En 1880, les effectifs des églises confessionnelles, quasi exclusivement catholiques, sont de 500 000 : elles passent à 1 250 000 au début du siècle10.

L’école n’est évidemment pas neutre : elle est un outil idéologique et politique essentiel au service de la colonisation. Pour installer des relais «  blancs » dans les colonies, pour exploiter et piller sans vergogne ces pays, l’État a un besoin important de main-d’œuvre. Les missions catholiques vont être tout au long de la colonisation un relais idéal. Un fusil dans une main, un crucifix dans l’autre, l’État français allait civiliser l’Afrique, l’Asie… La laïcité servait de masque quant à la véritable nature de l’école capitaliste. Ce fut seulement en 1905 que fut proclamée officiellement la séparation de l’Église et de l’État. Les congrégations religieuses avaient ouvertement pris position contre Dreyfus, véhiculant toutes les pires campagnes antisémites. C’est à cette époque qu’apparurent les premières ligues fascistes. Le génocide des CommunardEs n’avait pas suffi à briser la résistance ouvrière. Une partie de la gauche, autour de Jaurès, fut très active dans la campagne de soutien qui réussira à innocenter Dreyfus après plus de dix ans de luttes. En 1905, dix ans après la création de la CGT, en cette année de fondation du Parti Socialiste français, sous la pression des forces de la gauche, la bourgeoisie dut céder : la séparation de l’Église et de l’État fut enfin proclamée.

Pourtant, jamais la place de l’Église dans l’école ne sera sérieusement combattue. Parce qu’elle a continuellement besoin d’une idéologie et de mythes pour maintenir sa domination, la bourgeoisie n’a jamais voulu véritablement lutter contre les institutions religieuses, et s’est bien souvent alliée avec la hiérarchie catholique. En 1914, au moment même où commence la Première Guerre mondiale, la loi qui interdisait aux congrégations religieuses d’enseigner est suspendue, puis elle sera abrogée par le régime de Vichy en 1940. En 1918, après la Première Guerre mondiale, elle n’appliquera pas la loi de 1905 en Alsace-Moselle – région appartenant auparavant à l’Allemagne – car elle a besoin de s’allier avec la hiérarchie catholique réactionnaire pour contrer le développement des luttes ouvrières inspirées par la révolution russe11.

En 1951, de nouvelles concessions sont faites, avec l’autorisation du financement des établissements privés ; puis en 1959, de nouvelles facilités sont offertes aux établissements religieux sous contrat, dont les enseignantEs et les frais d’externat sont payés par l’État.

Après la victoire de 1981, la gauche renonce aussi rapidement à affronter les milieux de la droite traditionnelle qui soutiennent l’enseignement catholique. Mitterrand avait pourtant promis le « Spulen », c’est-à-dire un grand Service Public Unifié et Laïc de l’Éducation Nationale, qui devait supprimer l’enseignement confessionnel. En 1984, alors que la droite se mobilise pour l’école privée, le gouvernement de gauche abandonne ce projet : Alain Savary, qui voulait remettre en cause les privilèges du privé, est remplacé par Jean-Pierre Chevènement, qui revient à la loi Debré de 1959.

Quelle laïcité défendre à l’école ?

Initialement, la loi de 1905 n’est pas une loi « anti-religieuse ». Elle a trois principes fondamentaux : séparation de l’Église et de l’État, neutralité religieuse de l’État et liberté de culte. Or on voit bien que ces principes ne sont pas respectés.

L’enseignement privé sous contrat, qui a le droit de choisir ses élèves et bénéficie aux catégories sociales les plus favorisées, est développé au détriment du public, l’État refusant aux établissements publics les moyens pour embaucher, construire des locaux, avoir du matériel. En 2023, la subvention de la Région Île-de-France versée aux lycées publics a baissé de 15,5 millions d’euros, soit un total de 65,5 millions d’euros alors qu’elle est de 69 millions d’euros pour les établissements privés, en grande majorité catholiques, qui scolarisent beaucoup moins d’élèves. Le Rectorat de Paris suit la même politique : « les établissements privés de la capitale disposent de plus d’heures d’enseignement rapportées au nombre d’élèves que leurs homologues du public, pour la filière générale du lycée12. »

La laïcité que nous défendons concerne la séparation de la religion et de l’enseignement, et non une quelconque prise de position sur les croyances religieuses des élèves. Nous sommes opposéEs au fait que l’enseignement soit lié d’une manière ou d’une autre aux institutions religieuses. Ce combat est loin d’être réglé. Nationalement, l’enseignement privé, à 95% catholique, est largement financé par l’État. Il y a 1 500 aumôneries catholiques dans l’enceinte même d’établissements publics13. Le calendrier scolaire lui-même n’est pas neutre : on reproche à des élèves musulmanEs de s’absenter pour l’Aïd, mais les vacances sont fixées aux périodes de Noël, de Pâques, de la Toussaint, et tous les jours fériés sont basés sur le calendrier catholique. S’il s’agit de lutter pour la défense de la laïcité, on voit donc que de nombreux combats sont encore à mener, au lieu de s’en prendre aux musulmanEs.

Aujourd’hui, la défense de la laïcité peut servir à défendre des valeurs réactionnaires et à revenir sur un certain nombre d’avancées qui ont été gagnées en 1968. Certains, à gauche comme à droite, dénoncent à juste titre la présence envahissante des marques à l’école, sur les tee-shirts, les chaussures, les cahiers… Leur proposition est de rétablir la « blouse », c’est-à-dire de revenir à l’uniforme. À partir d’un souci juste, on peut ainsi arriver à des conclusions réactionnaires si on déconnecte ces questions des luttes. En effet, l’uniforme n’est absolument pas plus progressiste que la présence des marques : il n’a jamais remis en cause les inégalités sociales. Le port de l’uniforme s’inscrit en réalité dans la logique d’un retour à l’autoritarisme et aux valeurs morales, incarné pendant cinq ans par Blanquer. En octobre 2021, il « partait en guerre contre le wokisme, l’islamogauchisme, la cancel culture » en lançant un think tank réactionnaire afin que « La France et sa jeunesse échappent » à cette idéologie, ajoutant que « la République est aux antipodes du “wokisme14” ». Il n’a cessé d’instrumentaliser la laïcité pour en faire une idéologie de droite, voire d’extrême droite. En janvier 2022, il inaugurait même un pseudo colloque « antiwoke » à la Sorbonne, au côté de la fine fleur raciste de l’extrême droite, colloque dont le service d’ordre était assuré par l’UNI …

Blanquer ignore volontairement tous les vrais problèmes de l’école, et même il les aggrave : suppressions de postes, précarité, difficultés économiques et sociales des familles, destruction progressive du service public, pour construire une école encore plus inégalitaire, et en partie privatisée. En octobre 2022, le gouvernement a été obligé de publier les IPS (indices de positionnement social) des établissements scolaires alors qu’il faisait tout pour les cacher. Cela a mis en évidence une véritable « ségrégation éducative15 », à l’opposé des valeurs que serait censée défendre une véritable école laïque. Et le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, ne semble pas rompre avec la politique de Blanquer. Par exemple, il refuse de répondre sur la multiplication des actes homophobes avérés au lycée Stanislas à Paris, établissement sous contrat qui touche des millions d’euros de fonds publics. Ainsi, la laïcité est bien une valeur à géométrie variable pour ceux qui nous gouvernent.

La laïcité fut une valeur que la bourgeoisie porta dans sa lutte contre l’aristocratie. C’est maintenant la bourgeoisie qui a besoin d’une religion pour justifier sa domination, réduisant les idéaux de 1789 à des mythes. Ainsi, une véritable laïcité exigerait deux conditions : d’une part, la séparation complète des institutions religieuses et de l’État ; d’autre part, la constitution d’une école publique unique et totalement gratuite, ouverte à chacunE, croyantE ou non, quelle que soit sa religion ; et enfin, une école indépendante de tout intérêt privé.

Une école « neutre » est une illusion : nous voulons une école ouverte sur le monde, où les débats qui règnent dans la société fassent partie intégrante de l’école. La laïcité, telle qu’elle est actuellement imposée dans l’Éducation nationale, empêche la liberté d’expression : elle fragilise encore plus les oppriméEs ; comme il y a cent ans, l’école est toujours soumise aux intérêts capitalistes. Au contraire, nous luttons pour une école qui unisse les oppriméEs, où l’on refuse tous les tabous, qui étudie toutes les religions, toutes les idées, le patrimoine culturel de toutes les sociétés ; une école qui fasse de l’histoire humaine, non un moyen de domination, mais d’émancipation. Or cette école se heurte directement aux institutions étatiques bourgeoises : sa mise en place nécessitera le renversement de l’ordre dominant. Seule la classe ouvrière, alliée aux oppriméEs, classe la plus nombreuse et la plus assoiffée de connaissances parce qu’elle en est privée, y a intérêt.

  • 1. Voir l’article publié en ligne sur ce sujet : https://www.blast-info.f…
  • 2. Voir Suzanne Citron, Le Mythe national. L’Histoire de France revisitée, Éd. de L’Atelier, 1991.
  • 3. Voir Suzanne Citron, Le Mythe national. L’Histoire de France revisitée, Éd. de L’Atelier, 1991.
  • 4. Voir J.-M. Gaillard, article cité.
  • 5. Jules Ferry, discours aux députés du 28 juillet 1885, cité par Suzanne Citron dans Le Mythe national, op. cit.
  • 6. Y. Gaulupeau, Le Monde de l’Éducation, n°283, juillet-août 2000.
  • 7. Suzanne Citron, Le Mythe national, ouvrage cité.
  • 8. K. Marx et F. Engels, Manifeste du parti communiste.
  • 9. Y. Gaulupeau, article cité.
  • 10. Idem.
  • 11. Idem.
  • 12. Source : https://www.lemonde.fr/l…- decodeurs/article/2023/01/18/de-l-ecole-alsacienne-a-saint-jean-de-passy-ces-lycees-parisiens-prives-tres-bien-dotes-par-rapport-au-public_6158385_4355770.html
  • 13. Y. Gaulupeau, article cité.
  • 14. Source : https://www.lemonde.fr/s…
  • 15. https://www.lagazettedes… 831228/segregation-scolaire-ce-que-revele-lindice-de-position-sociale-ips/