Publié le Vendredi 6 mars 2015 à 17h31.

Atlas mondial des femmes, les paradoxes de l’émancipation

Isabelle Attané, Carole Brugeilles et Wilfried Rault. INED - Autrement, 2014, 15 euros. 

Sous forme de cartes et de diagrammes, voici un outil indispensable à une vision mondiale de la diversité et de la profondeur des inégalités qui existent encore entre hommes et femmes au niveau mondial.

Représentant 49 % de la population mondiale, les femmes ont dans un premier temps déjà du mal à naître dans certains pays (notamment en Asie et en Océanie), puis à y être élevées, nourries et éduquées à l’égal des hommes. Si leur accès à l’école primaire s’est amélioré depuis 10 ans, les inégalités se retrouvent dès le secondaire et s’accentuent dans le supérieur.Bien sûr, l’espérance de vie est encore favorable aux femmes (72 ans contre 68 ans), mais outre que dans certains pays, ces chiffres sont en recul, on constate que leur espérance de vie en bonne santé est inférieure à celle des hommes.Arrivées à l’âge adulte, elles subissent de plein fouet les conséquences des mutations du travail et des dérèglements climatiques. Les migrations ont pris un visage féminin ces dernières années, que ce soit dans le cadre du travail ou du regroupement familial.

Des chiffres pour dénoncer...Les droits reproductifs occupent une place importante dans ces statistiques. On y découvre une relative bonne couverture contraceptive : 2 femmes mariées sur 3 l’utilisent, mais il se pratique encore 20 millions d’avortements illégaux par an, entraînant la mort de près de 47 000 femmes. De même les chiffres de femmes mortes au cours d’accouchement restent énormes (210 pour 100 000 naissances), notamment à cause de mauvaises conditions sanitaires.Au-delà du travail domestique qu’elles assurent partout à majorité, le monde du travail salarié s’ouvre à elles, majoritairement dans les secteurs de l’éducation et de la santé, puis de l’agriculture et du commerce. Partout, elles occupent les emplois les plus précaires et sont les premières victimes du chômage, payant là aussi un manque de structures d’accueil de jeunes enfants. Parmi les 1,7 milliard de travailleurs pauvres dans le monde, 7/10 sont des femmes...Des chiffres à utiliser et relayer sans modération pour continuer à dénoncer ces inégalités.

Hélène Pierre