Publié le Vendredi 17 avril 2015 à 08h57.

Cinéma : Jamais de la vie

De Pierre Jolivet, avec Olivier Gourmet, Valérie Bonneton et Marc Zinga. 

Sortie le mercredi 8 avril

Un ancien syndicaliste, qui a été licencié après des combats qu’on imagine intenses, se retrouve 10 ans plus tard à faire seul le gardien de nuit d’un super marché dans la grande banlieue sud de Paris. Fini les combats collectifs, les copains sont dispersés et ne se voient plus, le travail est d’un ennui mortel, et la retraite misérable programmée.

Le film lentement passe sur les gestes dérisoires de ce quotidien, sur les personnalités qui le partagent, pour finir en polar noir, très noir. La tension monte nuit après nuit, chaque aube apportant au spectateur un moment de répit. Pierre Jolivet campe des personnages crédibles, avec Olivier Gourmet mais aussi avec l’ensemble des rôles secondaires.

L’ancien syndicaliste, qui a gardé sa capacité de comprendre et de se solidariser avec son entourage, ce qui le maintient debout, ne trouve plus les moyens de l’action collective. Il n’a d’autres solutions que de se sacrifier seul pour sauver les autres. De ce point de vue, on est bien loin de Ken Loach. Ici la conscience de classe a disparu. Un film qui témoigne de la défaite sociale à l’œuvre et de la résignation qui l’accompagne.

JMB