De Aki Kaurismäki, Avec Sherwan Haji, Sakari Kuosmanen et Ilkka Koivula. Sortie le mercredi 15 mars.
Après Le Havre en 2011, le réalisateur finlandais revient sur la façon dont nos pays traitent immigrés et réfugiés. Là, ça se passe à Helsinki, où arrive Khaled, réfugié syrien. Il demande l’asile mais les services finlandais compétents ne jugent pas la situation à Alep assez dramatique pour le lui accorder... Devenu clandestin, il va survivre grâce à des solidarités improbables : un patron de restaurant (qui a lui-même ses problèmes), les salariés de l’établissement, des clochards, un camionneur... À des institutions devenues inhumaines, s’opposent les gestes des gens d’en bas. Il y a donc un peu d’espoir dans la nuit des grandes villes, mais y rodent aussi les gros bras fascistes, pour qui les Arabes d’aujourd’hui se confondent avec les Juifs d’hier...
On retrouve dans le film l’économie de parole qui caractérise le cinéma de Kaurismäki ainsi qu’une forme particulière de burlesque. Avec enfin une musique aux frontières du blues, du jazz, de la country et du rock et dont les paroles expriment l’amertume du monde.
Henri Wilno