Avec Émilie Dequenne, Loïc Corbery et Sandra Nkake. Sortie le mercredi 30 avril. On attendait franchement mieux du réalisateur de très réussi Rapt, de la Raison du plus fort et de la trilogie Cavale consacrée à des rescapés d’Action directe. Lucas Belvaux s’est en effet jusqu’ici affirmé comme un cinéaste soucieux du contexte social et des relations de classes. En nous racontant les amours difficiles d’un prof de philo parisien et d’une coiffeuse d’Arras, sans doute a-t-il voulu nous montrer la difficulté de communiquer de deux êtres que l’éducation, le milieu et la vie quotidienne séparent. Mais il n’a pas su éviter les clichés : sa coiffeuse se passionne pour les people et le karaoké tandis que son amant, qui s’est mis en tête de lui faire apprécier Kant, s’exprime en permanence dans un langage littéraire, de sorte que les dialogues sonnent souvent très faux. On attend vainement un retournement de situation qui ferait sortir ces personnages de la caricature en révélant de véritables personnalités. La présence et le talent des deux comédiens ne parviennent pas à sauver un film qui relève davantage de la comédie commerciale que de l’étude de mœurs. Espérons que Lucas Belvaux redressera la barre. Gérard Delteil