Dans une ville de Syrie, une famille est cloîtrée dans un grand appartement bourgeois. Le père est absent. Des voisins ont été recueillis, un couple et un bébé. L’eau manque, l’électricité s’éteint périodiquement, les portables fonctionnent par intermittence. La mère de famille, Oum Yazan (Hiam Abbass), essaie de maintenir un semblant d’ordre dans la promiscuité de cette vie de reclus. Elle refuse qu’elle et ses enfants quittent l’appartement.
Autour de l’immeuble, les snipers tirent, les obus explosent et des individus rôdent, frappent à la porte, essayant de s’introduire dans l’appartement. Ils y réussiront.
Qu’on ne s’attende pas à trouver dans ce film des éléments sur le contexte syrien. Le metteur en scène en a fait volontairement abstraction : il explique avoir voulu montrer la survie, les souffrances quotidiennes qui conduisent des Syriens à quitter leur pays. Ce choix est peut-être discutable mais, tel quel, le film est d’une grande force ; il aide à comprendre ce qu’est, pour les non-combattants, une guerre civile sans front véritable où le danger rôde de tous les côtés et où se pose un dilemme permanent : Rester ? Partir ? Mais pour aller où ?
Henri Wilno
Une famille syrienne de Philippe Van Leeuw Avec Hiam Abbass, Diamand Bou Abboud, Juliette Navis. Sortie le 6 septembre 2017