Avec Miles Teller, J.K. Simmons et Paul Reiser. Sortie le mercredi 24 décembre.
L’affrontement entre un apprenti batteur et son prof, tyran sadique qui ne conçoit l’étude de la musique que par l’humiliation. L’orchestre de jazz ressemble à une usine dont les musiciens – prolétaires –, tête baissée et silencieux, n’expriment aucune solidarité. Le chef raciste, sexiste et homophobe les insulte et les met en concurrence. Le jeune Andrew est déterminé à écraser ses concurrents pour devenir le meilleur batteur de sa génération.
On peut voir ce film comme une métaphore de l’individualisme et de la compétition dans la société capitaliste. Mais si on le prend comme un film sur le jazz, il est détestable. Certes, le jazz est imprégné de la réalité sociale américaine – individualiste, raciste, capitaliste – mais le film le réduit à cette dimension. Or le jazz a été et reste un art d’émancipation et d’émulation collective. Une musique qui donne un plaisir sensuel, intellectuel, dont la connivence entre musiciens et la relation avec le public font la richesse.
Au contraire, la musique de Whiplash est un produit, bon pour le marché. Whiplash est un film efficace : le travail, le sang, la sueur et les larmes y sont concrètement perceptibles, pas la musique !
Étienne