Publié le Mardi 26 janvier 2016 à 09h27.

Essai : Hold-up sur le climat. Comment le système alimentaire est responsable du changement climatique et ce que nous pouvons faire

GRAIN, Coédition CETIM et GRAIN, 2015, 10 euros. 

Malgré son titre principal qui ne met pas assez en évidence la spécificité du contenu, ce recueil de textes publiés depuis trois ans par GRAIN, une ONG internationale qui soutient la lutte des paysans et des mouvements sociaux pour renforcer le contrôle des communautés sur des systèmes alimentaires fondés sur la biodiversité. Le sous-titre dit déjà toute l’importance du sujet.

Le système alimentaire est responsable de 44 à 57 % des émissions de gaz à effet de serre. Pourquoi ? Parce que le système n’est pas fait pour nourrir, il est fait pour gagner de l’argent, donc déforestation, engrais, transformation, transports, congélation, rebus de la moitié des denrées produites… ne sont pas des valeurs négatives dans les calculs des capitalistes !L’ouvrage dénonce bien sûr les exactions de l’agrobusiness multinational qui détruit le climat, chasse les petits paysans de leur terre. Aujourd’hui, il est courant d’entendre dire que les petits producteurs produisent la majorité de l’alimentation mondiale. Mais combien d’entre nous se rendent compte qu’ils le font avec moins d’un quart de la superficie agricole mondiale, et que cette part, déjà maigre, se réduit comme peau de chagrin ? « Si les petits producteurs continuent à perdre l’essence même de leur existence, le monde perdra sa capacité à se nourrir ». GRAIN développe ses solutions, qui sont les nôtres : agriculture locale, lente, propre, familiale, souveraineté alimentaire des pays, réduction urgente de l’élevage, notamment bovin et en priorité de l’élevage industriel.

Un chapitre est tout particulièrement passionnant, « Ces accords commerciaux qui dopent le changement climatique », sur les accords existants ou en négociations (toujours secrètes) – CETA, FTAAP, TISA, TAFTA,TPPA, RCEP – qui contredisent totalement les autres accords – COP21 ou autres – et qui institutionnalisent ce système délétère.

Catherine Segala