Au Musée du Luxembourg (Paris) jusqu’au 19 juillet 2015
De toutes les dynasties qui se sont succédé sur le trône d’Angleterre, celle des Tudors, qui a régné entre 1485 et 1603, est certainement l’une des plus populaires.
Au-delà de la légende inspirée en grande partie par leur vie privée, ces souverains ont profondément marqué l’histoire de leur royaume : d’un point de vue politique, en lui conférant une position stratégique en Europe ; d’un point de vue religieux, en rompant avec l’Église catholique ; d’un point de vue culturel, en y accueillant la Renaissance. Des artistes venus d’Italie, de Flandre et des contrées germaniques, se sont alors mis au service de la cour pour répondre au nouveau besoin de représentation royale. C’est aux confins de toutes ces influences, dans un pays en pleine mutation, que se sont élaborées les formes originales de la Renaissance anglaise. Cette exposition est la première en France à être consacrée à ce sujet.
L’exposition permet également d’explorer le mythe qui s’est construit autour de la dynastie en se nourrissant des excès qu’on leur a attribués et du contraste entre les multiples mariages d’Henri VIII et le célibat d’Elisabeth. Toujours vivace au cinéma et à la télévision, cette légende prend racine dans la France du xixe siècle qui découvre l’histoire de l’Angleterre, Shakespeare et Walter Scott. À la grande époque du genre historique, les Tudors font leur entrée parmi les œuvres présentées au Salon. Mais c’est surtout sur la scène des grands théâtres parisiens que de fameux interprètes font revivre Henri VIII et ses épouses, Elisabeth et Marie Stuart, le temps d’une représentation, avec les pièces de Victor Hugo ou d’Alexandre Dumas, les opéras de Gaetano Donizetti ou de Camille Saint-Saëns. De la scène à l’écran, il n’y a qu’un pas que franchit Sarah Bernhardt en 1912, la première à incarner Elisabeth dans l’histoire du cinéma.
Milo