Au musée du Luxembourg (Paris) jusqu’au 9 juillet 2017
Abordant la période la moins étudiée et la plus complexe de la carrière de Pissarro, il s’agit de tableaux, dessins et gravures aussi spectaculaires que peu connus, créés à Éragny où il s’est installé en 1884 pendant vingt années.
Une place importante est réservée aux œuvres graphiques de Pissarro, gravures, aquarelles... Il invente aussi un mode de collaboration artistique et familial inédit avec son fils Lucien, avec la création de la Eragny Press. Cette petite maison d’édition familiale initiée à Éragny poursuivra ses activités à Londres, rehaussant d’illustrations et de reliures d’art les grands textes favoris de la famille.
Pissarro était passionné par l’idée du travail collectif, avec d’autres artistes, théoriciens et écrivains politiques, comme avec les membres de sa propre famille. Fervent anarchiste, il partage avec l’avant-garde littéraire et artistique de la fin du 19e siècle l’esprit de générosité et de révolte sociales, la mal-pensance. Il n’en laisse passer que de discrètes traces dans ses paysages, ruraux et urbains. En novembre-décembre 1889, dans le secret, il compose vingt-huit dessins à la plume sur le thème du malheur des pauvres et de la cupidité indifférente des nantis.
L’exposition rassemble des témoignages de cet engagement, montre un recueil intitulé Turpitudes sociales, ainsi que des journaux anarchistes auxquels il a fourni des illustrations. Ces idées se traduisent aussi dans sa peinture.
Avec son épouse Julie, il entretient son terrain comme une exploitation agricole, élevant des animaux, produisant fruits et légumes et même des céréales. La famille Pissarro a pu se nourrir des fruits de ses travaux agraires, mettant aussi en pratique un modèle collectif.
Milo
Simultanément deux autres expositions Pissarro :
« Camille Pissarro “le premier des impressionnistes” » Au musée Marmottan (Paris) jusqu’au 2 juillet 2017
« Camille Pissarro et ses amis. Impressions de l’Oise » Au musée Pissarro (Pontoise) jusqu’au 11 juin 2017