Éditions Les Pérégrines, 2024, 272 pages, 20 euros.
Octobre 2011. Un clip aux teintes sépia et aux images vintages, filmé au format super 8, est mis en ligne sur Youtube. Son titre ? Video Games. Un ovni musical vient de toucher terre, il a pour nom Lana Del Rey. Quelques mois plus tard, en janvier 2012, sort l’album Born to die1, une révélation. Elle y chante le désenchantement, la nostalgie d’un rêve américain qui n’a jamais vraiment existé.
Lana Del Rey se fait l’interprète de la génération accro à Facebook et Tumblr, aux anxiolytiques et aux séries télévisées… Elle raconte dans ses chansons la vie de toutes « ces American girls tentant d’échapper à leur condition, jouant avec les hommes et leurs addictions, trop lucides pour être heureuses. Les petites sœurs de Sylvia Plath. » 2
La fille de Lake Placid suit la construction de l’artiste et de la femme, de Lizzy Grant à Lana Del Rey. Il fait de nombreux allers-retours au cours de sa vie, depuis son enfance dans sa petite ville de montagne au concert de 2019 avec Joan Baez, la grande chanteuse folk et icône des années 1970.
Il raconte ses désirs de fuite, dans l’alcool puis dans la poésie, ses luttes pour faire sa place dans le monde de la musique, les scènes vides et les managers pourris. La tempête médiatique qui a suivi la sortie de son premier « vrai » album et les procès en absence d’authenticité. Sa rencontre et sa relation avec Joan Baez.
Parsemé de citations de poèmes de Lana Del Rey3, c’est un roman onirique à l’image de la chanteuse que nous offre Marie Charrel. Il comble à sa manière les interstices et les trous de la biographie de l’artiste culte, vénérée par ses fans.
Sally Brina