Éditions Textuel, 2025, 160 pages, 17,90 €
Comment, alors même que leurs idéologies sont, par essence, profondément nationalistes, les extrêmes droites mondiales peuvent-elles s’inscrire dans un mouvement d’ampleur internationale ? Dans cette édition mise à jour de La nouvelle internationale fasciste, Ugo Palheta analyse les stratégies qui permettent les alliances et la diffusion à l’échelle planétaire de la pensée fasciste.
Si le néofascisme prend des formes variées selon les pays, son « programme » politique se résumant principalement à un opportunisme crasse, la base en reste la même : là où le fascisme assumait de défendre la supériorité de la race, le néofascisme s’invente une pseudo-respectabilité en mettant en avant l’inassimilabilité (essayez de prononcer ce mot à voix haute) de certaines populations nuisibles à la nation. L’ennemi intérieur existe toujours, la cible a juste changé. L’antisémitisme faisant tache, on s’en prend plus volontiers aux femmes voilées, aux MexicainEs, aux méchantEs wokistes dont les luttes pour l’égalité mettent en péril la supériorité de l’homme blanc, quand ce n’est pas la survie de l’espèce. Les méthodes aussi évoluent, réseaux sociaux et médias jouant pleinement leur rôle dans la diffusion à travers le monde de fake news, mèmes et autres théories conspirationnistes.
Alors que les dirigeantEs de certaines des nations les plus puissantes de la planète ne font même plus semblant de cacher leurs velléités fascistes et que le poids de l’électorat d’extrême droite ne cesse de monter, l’auteur rappelle l’importance de la résistance et les raisons pour lesquelles elle passe nécessairement par une lutte globale contre toute oppression ou discrimination. Parce que, comme il le conclut si bien : « Rien ne garantit la victoire, mais pas plus que celles et ceux qui nous ont précédés dans ce combat, nous n’avons le luxe de pouvoir échouer. Car notre défaite signifierait qu’aux dévastations sociales et environnementales s’ajouterait la barbarie néofasciste. Ils ne passeront pas. »
Cyrielle L. A.