Les vacances de Jésus & Bouddha, Hikaru Nakamura, Kurokawa, 6,80 euros, 6 tomes parus.
A l’heure où les questions religieuses provoquent des débats virulents, voici un manga extrêmement divertissant. Jésus et Bouddha, afin de prendre quelque repos dans le cours de leur office divin, décident de partir en vacances sur Terre. Ils s’installent en colocation dans un petit appartement de la banlieue de Tokyo et s’efforcent de vivre au quotidien comme tous les êtres humains, en ne recourant pas à leurs multiples dons, ce qui va constituer un véritable défi. Ils découvrent tour à tour les fêtes religieuses locales, les cafés internet, les bains publics, ou encore le karaoké, les sorties à la mer et les mangas bien sûr.
A partir de cette trame, Hikaru Nakamura enchaîne les situations toutes plus cocasses les unes que les autres, dans lesquelles le lecteur découvre les qualités et défauts de nos deux divinités : Jésus se révèle être un véritable geek, qui tient un blog et s’intéresse aux réseaux sociaux, pendant que Bouddha se découvre des talents de mangaka. Dans ce sixième volume, nos deux compères vont découvrir l’anesthésie locale chez le dentiste – en atténuant la douleur, voilà qui aurait permis à Jésus de ne pas avoir à tendre l’autre joue ! Ils vont aussi faire l’expérience d’Halloween dans un grand centre commercial ou bien apprendre que Kurt Cobain et Jimmy Hendrix ont été recrutés par une divinité pour monter un groupe de rock au paradis, pendant que l’archange Raphaël distribue des prospectus pour des voyages organisés en direction du septième ciel.
Au quotidien, nos deux héros sont entourés d’une galerie de personnages secondaires, tout aussi décalés : leur loueuse, une vieille dame un brin acariâtre, un yakuza pas très futé, des disciples de Bouddha mais aussi les apôtres, fans de jeux vidéo en réseau. Bourrée de détails hilarants – comme la collection de tee-shirts aux messages improbables dont ils sont attifés –, la série allie une réelle impertinence à l’égard des dogmes religieux à un humour potache qui transforme les livres sacrés en une source inépuisable de gags.
Henri Clément