Marek Corbel, Éditions Wartberg, 2015, 10,90 euros.
Le meurtre d’une riche veuve dans sa villa du Nord Finistère, suivi du suicide de son présumé meurtrier, un Allemand qui ne semble avoir aucun lien avec elle, va conduire les enquêteurs à remonter jusqu’à un épisode assez peu connu de la Seconde Guerre mondiale. En 1943, des militants trotskistes brestois réussirent à entrer en contact avec des soldats allemands d’une base de sous-marins et à mettre sur pied avec eux une organisation qui diffusa un journal clandestin, Arbeiter und soldat. Probablement trahis, ils furent fusillés.
Ce polar, qui fonctionne par allers et retours entre la période de l’Occupation et l’enquête, est plutôt bien construit. On regrettera que l’auteur, qui a enquêté dans la région, notamment auprès des familles de ces militants, traite son sujet un peu rapidement, et ne nous en dise pas davantage sur leur vie. Ce roman a néanmoins le mérite de rendre hommage à une courageuse tentative internationaliste que l’hégémonie du stalinisme au sein de la Résistance a contribué à laisser dans l’ombre.
Gérard Delteil