Un CD RCA/Sony, 12,99 euros. Sorti le 5 février 2021.
Le 20 janvier 2021, les Foo Fighters participaient avec Bruce Springsteen à l’inauguration de la présidence de Biden. En hommage à la lutte des enseignantEs des écoles publiques américaines contre Donald Trump, ils jouèrent leur fameux morceau « Times Like These ». Les Foo Fighters, littéralement les « chasseurs fantômes », sont des boules luminescentes d’électricité souvent liées à des phénomènes naturels inexplicables. Il fallait au moins ce nom pour succéder à la fusée Nirvana de Kurt Cobain. 30 ans après Nevermind, Medicine at Midnight est le dixième album studio du groupe et une grande tournée mondiale est prévue à partir de la fin du printemps si la pandémie le permet1.
Du Nevermind de Nirvana au rock alternatif des Foo Fighters
Dave Grohl, le fondateur des Foo Fighters, était le batteur du groupe Nirvana. C’est lui qui a notamment signé l’introduction du mythique « Smells like Ten Spirit ». Après le suicide de Kurt Cobain à l’âge de 27 ans2, Dave Grohl tomba dans une longue dépression dont il ne put sortir que par la musique : écrire, reformer le groupe, jouer sur scène en prenant un nouveau nom tant l’héritage de Nirvana était trop lourd à porter. Tous les musiciens à l’origine de Nirvana répondirent présent, aussi bien le bassiste Krist Novoselic que le lead guitare Pat Smear. Dave céda sa batterie à Taylor Hawkins pour se concentrer sur le chant et la guitare. Le groupe recruta également un troisième guitariste, Chris Shiffet, et un claviériste, Rami Jaffer. Une nouvelle aventure musicale pouvait commencer. Peu de « spécialistes » pariaient sur un succès des Foo Fighters après le sommet qu’avait constitué Nirvana. En substituant une énergie folle au découragement qui conduisit Kurt Cobain au pire, l’éclair de la folie sonique a frappé une deuxième fois Dave Grohl et sa bande. Une étincelle moins forte certes mais plus longue et qui ne demande qu’à irradier à nouveau avec cet opus.
Une bonne « Médecine à minuit » pour chasser la pandémie !
Avec cet album les « Foo » se mutent en « Flu » Fighters (chasseurs de grippe) et c’est vrai qu’il n’y a rien de meilleur qu’un gros son mélodique pour « groover », danser et chasser le Covid. « Making a Fire » en ouverture annonce la couleur avec sa batterie plombée, sa basse gonflée, ses guitares virevoltantes et les chœurs féminins qui donnent le tempo pour frapper dans les mains en concert ou sur votre bureau ou sur votre atelier ou sur la tronche du chef que vous n’aimez pas. Le morceau suivant « Shame, shame » (clip vidéo gratuit) est plus grave, plus sombre. Le rythme est fracturé, moins « riffé » qu’à l’accoutumée, tout en subtilité et dévoile une facette plus politique du groupe. « Cloudspotter », plus funky, est doublé au chant par une voix féminine qui ouvre un refrain hard et entrainant. « Waiting on a war » révèle sur fond de grosses guitares les angoisses d’une guerre imminente (Trump menaçait sans cesse d’appuyer sur le bouton nucléaire entre deux clowneries sinistres). Le morceau « Medicine at Midnight » risque de vous rendre addict à ce type de potion médicale.
Les neuf titres sont excellents et sont faits pour être rallongés et pimentés en concert. Retenons pour terminer « No Son of Mine » où les guitares, basse et batterie s’en donnent à cœur joie.
Les chevelus et le gros son sont de retour, la révolution approche !