Par Bill Callahan, Drag City, 19 euros.
Enfin un coup de cœur ! Vous aimez les voix graves genre Léonard Cohen et la folie acoustique d’une guitare à la Neil Young ? Alors vous adorerez Bill Callahan. Ses morceaux chantent le souffle du vent, le vol des oiseaux, la rugosité de la pierre caressée par les flots incessants d’une rivière de montagne. Et son amour de la nature ne lui cache pas le rôle néfaste de son pays : « Afghanistan / Vietnam / Iran / Native Americon ! / America / I never served my country/ America ! »
Son timbre d’airain creuse alors des trésors de basse et de gravité tandis que les glissements de sa pedal steel guitar illumine de rock son épure folk. Dream River, sorti en septembre 2013, fait suite à Apocalypse (sorti en 2011) qui avait valu à Callahan de figurer parmi les meilleurs songwriters américains d’après le New York Times.
Si Apocalypse était une méditation dans une époque apocalyptique, avec l’Amérique d’hier et d’aujourd’hui en toile de fond, Dream River efface la réalité du temps présent : les choses portées par le vent tracent les contours émotionnels de récit vécu ou suggérés. Tous les albums de Callahan sont enregistrés avec son groupe en studio mais dans les conditions du « live »... Frisson garanti.
Sylvain Chardon