Publié le Mardi 25 mars 2014 à 07h59.

Science-fiction : Tau Zéro

de Poul Anderson, Le Belial, 2012, 20 euros.

Poul Anderson (1926-2001) est un grand de la science-fiction mondiale. Adepte des théories de Langevin et d’Einstein, il est l’inventeur de la Patrouille du Temps (1960), cycle concept, souvent imité (notamment par Henri Vernes pour Bob Morane) où l’histoire humaine est surveillée par une police anti-­paradoxe. Tau zéro, son meilleur récit, est aussi une ballade aux confins du temps mais beaucoup plus réaliste. « Les nombres connus de l’homme sont impuissants à décrire les confins de l’espace temps ». Les 55 scientifiques du XXIIIe siècle, embarqués sur le vaisseau spatial « Leonara-Christina » vont s’en rendre compte à leurs dépens.

Un voyage sans retour possible de 33 années lumière doit leur permettre d’atteindre Beta Virginis, une planète en dehors de notre système solaire. En vertu des principes de relativité et du facteur « Tau », les passagers ne devraient passer que 5 ans dans l’espace. Sauf que le statoréacteur qui puise son énergie au sein même de l’espace pour lui permettre d’évoluer à des vitesses relativistes, se détraque et le navire se trouve confronté à une accélération continue. En compensation, le temps à bord ralentit dans les mêmes proportions : le facteur « Tau » tend vers zéro. Petit problème, cette fuite en avant cosmologique représente un plongeon de 100 milliards d’années dans l’avenir.

Un moment où l’univers commence à se recontracter en un mouvement similaire à celui qui précéda le Big Bang. Angoisse à bord, la matière va-t-elle se trouver condenser en un seul point ? Pas de Patrouille du temps pour les sortir de là !

Ce chef-d’œuvre était resté sans traduction pendant 40 ans. Il est aujourd’hui disponible : 20 euros pour atteindre les rives extrêmes du temps !

Sylvain Chardon