Publié le Samedi 4 juin 2016 à 11h24.

Tu me racontes tes tatouages ?

De Alison Mc Ghee & Eliza Wheeler. Rue du Monde, 2016, 16 euros. 

Histoire(s) à fleur de peau... Pendant un an et demi, au Quai Branly, l’exposition « Tatoueurs-tatoués » a fait couler beaucoup d’encre. Preuve que le tatouage n’est plus l’apanage des « mauvais garçons » et des « filles de joie ». Aujourd’hui, un Français sur dix est tatoué, un français sur cinq parmi les 25-34 ans.

Outre l’effet de mode, les tatouéEs évoquent souvent une forme de sublimation, de prise de contrôle et de maîtrise sur son propre corps, un acte extrêmement personnel. Paradoxalement, le tatouage, de part son évidente visibilité et les tabous qui l’accompagne, est un acte hautement politique. Comme une seconde peau, on y affiche aux yeux de tous ses rêves, ses croyances, ses aventures, parfois ses peurs... En se faisant tatouer, le privé devient public et le tatoué se voit obligé de s’expliquer, de raconter.

Avec bienveillance, comme un livre ouvert sur l’histoire familiale, c’est à travers les lignes de ses tatouages qu’un père parle à son fils de son enfance, de la rencontre avec sa mère et de sa naissance, évidemment... L’encre sous la peau mystifie ses instants de vie dans l’imaginaire de son fils.

Ce joli ouvrage illustré utilise l’art corporel du tatouage de façon décomplexée, comme prétexte à la transmission. Chaque dessin sur le corps de ce papa est une histoire de plus en héritage pour son jeune garçon.

Lea Clerico