Publié le Jeudi 22 octobre 2015 à 10h26.

Expositions : Greenwashing artistique

Le cynisme n’ayant pas de limite, Laurent Fabius souhaite que le soutien (financier ou en nature) apporté par les entreprises représente 20 % du coût de la COP 21. Parmi les d’entreprises partenaires, toutes « amies du climat », a-t-il assuré, on trouve Engie (ex GDF Suez), EDF, Renault Nissan, Suez Environnement, Air France, ERDF, Axa, BNP Paribas, Air France, LVMH ou encore Ikea... Google a également manifesté son envie de faire partie des sponsors. Que du beau linge hors concours en matière de pollution ou financement de la machine à polluer. Ou comment se refaire une image sur le dos de la crédulité du bon peuple. Mais ça ne leur suffit pas ! 

Ainsi, la Fondation EDF organise jusqu’au 28 février dans son très chic espace Electra de Saint-Germain-des-Près (Paris 7e) l’exposition « Climats artificiels », sous-titrée « Poétique du climat »... Cette exposition en trois parties – Équilibre précaire, L’état du ciel, Catastrophe ordinaire –regroupe des œuvres évoquant ou recréant la nature, ses excès, ses monstres, ses beautés, qui « offre un autre regard, une approche poétique et presque contemplative ». Venez donc contempler la catastrophe qui vient, c’est un fabriquant d’énergie nucléaire et gérant de centrales à charbon qui vous y invite. En plus, elle est vraiment belle cette expo !

À La Villette (Paris 19e), se déroulent aussi plusieurs événements, conférences… et expositions de déchets urbains flottants sur le bassin de la Villette, installation didactique de l’artiste Michael Pinsky, le tout mis en œuvre par COAL, Art et développement durable, qui « dans le cadre d’une convention pluriannuelle avec le ministère de l’Ècologie travaille à l’émergence en France d’une culture de l’écologie »...

Enfin, il reste l’incroyable Yann Arthus-Bertrand, qui utilise l’hélicoptère de Total et n’a pas d’avis tranché sur le nucléaire…, véritable produit de luxe du greenwashing dont les films sponsorisés font pleurer dans les chaumières tellement la terre est belle !

Et bien entendu il est fort probable que les principales victimes de la barbarie écologique n’auront pas la chance d’admirer toutes ces merveilles.

Catherine Segala