Publié le Mardi 26 février 2013 à 16h01.

Une transition énergétique qui n’en a que le nom

 

Par la Commission nationale écologie

Le programme de campagne de François Hollande prévoyait de lancer une transition énergétique version PS, à savoir sortir du « tout » pétrole pour les transports et du « tout » nucléaire pour l’électricité, en diversifiant les sources d’énergie. Pas question pour lui de se sentir lié par le modeste accord PS-EELV, prévoyant de ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 à 50 % à l’horizon 2025. L’unique fermeture de centrale programmée était Fessenheim et le chantier de l’EPR de Flamanville devait être poursuivi. Dès sa campagne, Hollande privilégiait par ailleurs les incitations fiscales pour la consommation et la production d’énergies renouvelables sur la recherche de la sobriété énergétique.

La France, forte de ses coûts de l’électricité nucléaire artificiellement faibles (car ne tenant pas compte du coût réel du démantèlement des centrales et du traitement des déchets) est d’ores et déjà en retard sur ses voisins européens, surtout l’Allemagne, en matière d’énergie renouvelable. 

Les travaux du « Conseil national du débat sur la transition énergétique » ont démarré à Paris le 29 novembre. Son comité de pilotage est à la botte du nucléaire, avec la ministre Delphine Batho (« La France a durablement besoin du nucléaire »), Atomic Anne (Lauvergeon, ex-PDG d’AREVA), Pascal Colombani (ancien administrateur du CEA – le Commissariat à l’énergie atomique –, il s’est depuis défilé), Jean Jouzel (climatologue, directeur de recherche au CEA, associé sous le précédent gouvernement au plan d’adaptation au changement climatique de Kosciusko-Morizet) et Bruno Rebelle (PS, EELV, PS, campagne Royal…) Il supervise sept collèges de seize membres chacun, un comité d’experts et, enfin, un comité de citoyens qui aura un rôle… consultatif.

On comprend que Greenpeace et les Amis de la Terre, qui s’étaient laissés embrigader dans le Grenelle de l’environnement aient refusé de participer à cette nouvelle mascarade.

D’ailleurs, quelle crédibilité accorder aux défenseurs d’un projet d’aéroport international qui est un véritable caprice anti-écologique, et à ceux de l’EPR dont les dépassements budgétaires énormes augurent mal des tarifs de l’électricité qu’il produira ?

L’autorisation des forages au large de la Guyane et le refus de la France de pénaliser l’importation du pétrole issu des sables bitumineux confirment de plus les ambigüités du gouvernement à propos de l’extraction des gaz de schiste.